La participation des femmes pour la création d'entreprises est de moins de 13% contre plus de 87% pour les hommes. Jusqu'à fin 2015, l'Algérie comptait seulement 136 204 femmes d'affaires. Ces disparités sont plus criantes en milieu rural. "Ces constats sont affligeants. Nous devons à tous prix changer cette situation", a affirmé, hier, le président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, lors d'une rencontre sur l'entrepreneuriat féminin, "un vecteur pour une croissance économique durable", organisée à l'hôtel El-Aurassi à Alger, en présence de la ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme, des ministres de la Communication et de la Formation et de l'Enseignement professionnels et de la ministre délégué chargée de l'Artisanat, ainsi que du secrétaire général de l'UGTA. Pour le président du FCE, il y va "de l'avenir même de notre nation". Car, a-t-il estimé, "il est impossible" de se développer et de faire émerger l'économie algérienne sur la scène internationale "si la moitié de la force vive de notre pays demeure marginalisée". Ali Haddad a insisté sur la nécessité de libérer les initiatives, particulièrement des femmes et des jeunes "qui sont les composantes les plus dynamiques de notre société". Il appelle, également, les pouvoirs publics "à encourager par tous les moyens l'entrepreneuriat féminin, à soutenir la création d'entreprises par les femmes et à concevoir des dispositifs spécifiques adaptés aux besoins de ces entreprises". Selon le CNRC, le nombre de femmes entrepreneures a augmenté d'environ 18% sur les cinq dernières années. En cinq ans, le nombre de femmes gérantes d'entreprise (personne morale) a presque doublé passant de 4 451 en 2010 à 8 754 en 2015. Selon le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, "les femmes chefs d'entreprise sont à la tête de 10 000 postes d'emploi". Mais ces chiffres sont en fait insignifiants. Aujourd'hui, les femmes représentent le plus grand contingent de la population estudiantine. 70% des nouveaux diplômés chaque année sont des femmes. Mais malheureusement, peu d'entre elles réussissent leur insertion professionnelle ou se tournent vers l'entrepreneuriat. Le taux de chômage des femmes dépasse les 16% contre 9,9% pour les hommes selon l'ONS. En marge de la rencontre, le Forum des chefs d'entreprise a signé avec la Banque nationale d'Algérie une convention portant création d'un guichet dédié aux femmes chefs d'entreprise. M. R.