A El Yazid Dib pour son ouvrage « La Brume et le brouillard » ou encore Fatima Zohra Bouzina-Oufriha qui signe « Tlemcen au XVe siècle, d'après le traité de Hisba de Mohamed El Oqbani », viennent se greffer d'autres auteurs, également publiés cette année par l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag). Des nouveautés des éditions du même nom, qui ont aussi fait l'objet de sortie pour le 21e Salon international du livre d'Alger (Sila) qui s'est tenu à la Safex, aux Pins maritimes, du 29 octobre au 5 novembre 2016. La maison Enag a ainsi édité des écrits qui font voyager dans le temps, dans l'histoire et dans des contrées. Des récits de voyages comme ceux rapportés par Farouk Zahi dans « Escapades dans les terroirs ». C'est en fait un assemblage judicieux d'articles parus dans Le Quotidien d'Oran, qui rapportent des périples de l'auteur à travers l'Algérie profonde, du Nord au Sud. Le signataire de cet ouvrage ouvre des perspectives touristiques sur des régions méconnues, parfois ignorées. Au travers de ses richesses naturelles, humaines, de ses paysages diversifiés, de la vie de petites gens qui font ce grand pays, par sa vastitude, sa population et ses potentialités. De La Casbah aux Bibans, de Mostaganem à Sétif, de M'Doukal à la vallée du M'zab, de la Mitidja à la Saoura... tant de noms de contrées évocateurs de la multiple Algérie que décrit Farouk Zahi sans compter, à la faveur d'événements nombreux qui ont orienté cette pérégrination, à la fois singulière et plurielle. Une autre manière de voir les villes et villages qui parsèment notre pays et ont fait l'objet de multiples invasions. Une machine à remonter le temps accompagne ces révélations tant patrimoniales, historiques qu'économiques ou même religieuses. Par la plume jeune et fraîche d'Anys Mezzaour, « L'Espérance des temps » n'apparaît pas de prime abord comme un écrit romanesque, n'était l'avertissement en contrebas du titre, de la précision roman. L'auteur, en fait, un romancier qui en est à sa troisième œuvre parue en 2015, après une première écrite en 2013, est de la nouvelle génération, né en 1996. « La Proie des mondes » et « La Terreur des mondes » sont le préambule d'une trilogie intitulée « Le Lien des temps ». L'auteur se situe dans le genre fantasy, proche des légendes et du fantastique qui a eu un franc succès au 18e Sila et à d'autres événements livresques comme le Feliv 2015 ou encore à Lyon, au festival AfroVibes. Imagination fertile soutenue par une écriture jubilatoire, qui allie les époques pour retourner au passé, dans un regard à partir d'un monde moderne qui a toujours de la fascination pour ce qui est étrange à ses contours, en harmonie avec les actions innombrables dans lesquelles le lecteur est plongé à satiété, comme s'il en faisait partie. Il est à la fois transbahuté d'une époque à une autre. Comme un long voyage d'où on n'aimerait pas revenir... Le troisième écrit est titré « Les Correspondances de Ludollf Hammeken, le premier consul dano-norvégien à Alger, 1746-1751 ». Cet ouvrage, qui revient sur le passé de l'Algérie, est rédigé par Torbjorn Odegaard. Il s'agit d'une compilation de lettres telles que rédigées en français par leur auteur. Le consul, qui écrivait à Copenhagen, sont datées et truffées de détails et de listings inhérents à ce qu'il abordait dans ses correspondances, originellement écrites, fidèlement rapportées dans leur orthographe initiale. Au travers de ces lettres, une bonne partie de l'histoire de la présence ottomane dans notre pays remonte à la surface à travers le règne de la Régence d'Alger. Le lecteur fait une plongée dans un Alger spatio-temporel, qui renseigne sur de nombreux faits situés entre 1746-1751... Une longue promenade dans le passé de la capitale, tellement convoitée... C'est en fait à une belle échappée que nous invite l'Enag à travers ces trois derniers titres dont la typographie est aérée et bien lisible, agrémentés de couvertures adéquates au contenu de ces livres.