Le volume des échanges commerciaux entre la Roumanie et l'Algérie est de 500 millions d'euros par an. « On importe de l'Algérie de l'huile d'olive et des dattes surtout », a précisé Marcel Alexandru, ambassadeur de Roumanie en Algérie, à l'occasion de la rencontre d'affaires algéro-roumaine, tenue, hier, au siège de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), en présence de plusieurs opérateurs économiques nationaux et roumains. Selon le même responsable, cette mission a pour but de renforcer les importations des produits algériens et d'identifier d'autres potentialités en vue d'entamer une démarche de production et de commercialisation sur place, c'est-à-dire en Algérie, et de l'exporter ensuite vers les pays européens, dont la Roumanie. Rappelant que l'agriculture contribue entre 6 et 10% du PIB de son pays, Alexandru a invité l'Algérie à renforcer la production des céréales dans le cadre d'un partenariat avec la Roumanie. Cette visite, dit-il, tend à donner un coup de pouce à l'agriculture algérienne et à vanter le potentiel des firmes roumaines. « Nous sommes la deuxième surface agricole en Europe après la France. » « L'Etat algérien a exprimé sa volonté de renforcer sa production locale et de bénéficier de l'expérience roumaine en la matière », ajoute-t-il. Pour sa part, Voirel Marin, président de l'Association roumaine des minotiers et boulangers, a souligné qu'il est impératif de profiter de cette rencontre pour échanger les idées. Selon lui, la Roumanie dispose d'un grand potentiel agricole capable de couvrir actuellement les besoins nutritionnels de plus de 100 millions de personnes en dehors de la population locale. Et la production de blé, soja et maïs est très importante. « Nous exportons également la minoterie et la pâtisserie industrielle. Comment en est-on arriver à un tel résultat ? » Il explique que tout est basé sur la technologie qui est à l'origine du développement des produits transformés (farine, céréales et produits surgelés de haute qualité). « Nous avons une grande expérience dans le domaine de l'investissement commun, partenariat et transfert d'expertise que nous souhaitons développer en Algérie. » « Il faut alléger les procédures administratives en faveur des investisseurs étrangers et élargir les relations commerciales basées sur la qualité et l'efficacité et surtout innover », ajoute-t-il. Dans l'ensemble, Marin estime qu'il est aussi possible d'investir dans les produits dérivés et les développer selon les goûts des consommateurs algériens. Riadh Amor, vice-président de la Caci, dira que « l'économie roumaine étant l'une des plus dynamiques en Europe, son expérience peut être profitable à l'Algérie dans le cadre d'échanges et du transfert de technologie », dira-t-il. Selon le même responsable, la superficie des espaces industriels en Algérie est appelée à s'étendre d'ici à quelques années, d'où la nécessité d'explorer les opportunités de partenariat dans le domaine céréalier et de la minoterie. « L'Algérie est un grand consommateur de céréales, alors que la filière céréalière enregistre un retard considérable », fait-il remarquer. En termes de chiffres, il précise qu'actuellement la production céréalière est de 17 q à l'hectare. Le but à atteindre, selon Amor, est une production de 30 q à l'hectare et ce, dans le respect de l'itinéraire technique avec l'utilisation des dernières technologies. Les opérateurs économiques algériens qui ont pris part à cette rencontre ont tous émis le vœu de conclure des partenariats avec les Roumains dans divers domaines. Les entreprises algériennes veulent développer la filière de la pâtisserie industrielle sur place. Saïd Bakhtaoui, président de l'Association nationale pour le développement de l'oléiculture, a proposé de développer la production du « fluctos » indispensable dans la fabrication de gâteaux.