La bataille pour le contrôle d'Alep, la deuxième ville de Syrie, tourne nettement à l'avantage de l'armée syrienne, qui reprend un à un les quartiers contrôlés par les rebelles. L'avancée des trou-pes de Bachar al-Assad s'est accélérée, hier, avec la reconquête de tout le nord-est d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les rebelles essuient « leur plus grand revers depuis 2012 », a précisé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'ONG. Cette année-là, plus d'un an après le début de la révolte en Syrie, les groupes d'opposition armés avaient pris le contrôle de la moitié de la grande ville du Nord et capitale économique du pays. Ils avaient depuis résisté à plusieurs offensives du régime, avant que celui-ci ne lance une vaste opération terrestre et aérienne le 15 novem-bre avec le soutien de combattants étrangers, notamment d'Iran ou du Hezbollah libanais. La progression des forces du régime s'est accélérée avec la capture samedi du quartier de Massaken Hanano, le plus grand d'Alep-Est. L'armée s'est, ainsi, ouvert une voie pour prendre le contrôle des quartiers de Sakhour, Haydariyé et Cheikh Khodr, lui permettant de couper Alep-Est en deux, selon l'OSDH. Les médias officiels ont également fait état de la prise des quartiers de Sakhour et de Haydariyé, diffusant des images des milliers de civils ayant fui Alep-Est ces derniers jours.Les forces kurdes ont de leur côté profité de la déroute des rebelles pour contrôler le quartier de Cheikh Fares, selon l'OSDH. Les Kurdes, qui contrôlent une vaste zone dans le nord de la Syrie, ne sont théoriquement alliés ni de Damas ni des rebelles, mais l'opposition les accuse de coopérer avec le régime. Les combats des derniers jours ont provoqué un début d'exode des quelque 250.000 habitants d'Alep-Est. Près de 10.000 d'entre eux ont fui les deux derniers jours, dont 6.000 vers la petite enclave de Cheikh Maqsoud contrôlée par les forces kurdes, et le reste vers les zones gouvernementales, a rapporté l'OSDH. « C'est le premier exode de ce genre à Alep-Est » depuis plus de quatre ans, a indiqué Rami Abdel Rahmane. La communauté internationale a gardé le silence sur l'évolution des combats de ces derniers jours. L'ONU s'est alarmée à de nombreuses reprises du sort des civils mais n'évoque plus de reprise des négociations de paix. Quant aux Etats-Unis, ils sont paralysés dans l'attente de l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.