L'éthique professionnelle est indissociable de l'identité du journaliste dont les éléments-clés sont la responsabilité et la crédibilité, a indiqué le Dr Mohamed Melliani, professeur à l'Université d'Oran et chercheur associé au Crasc, lors d'une conférence-formation organisée par le ministère de la Communication à l'Ecole nationale supérieure de journalisme, à Alger. La conférence, qui a été rehaussée par la présence de Hamid Grine, ministre de la Communication, a eu pour thème « Médias et éthique professionnelle : entre éthique de conviction et éthique de responsabilité ». L'intervenant a appelé les médias à s'inscrire dans le respect des impératifs déontologiques. Il indiquera que l'éthique professionnelle permet de déterminer la dimension axiologique des référents identitaires situées entre vision collective (rédaction, agence, équipe rédactionnelle) et praxis individuelles du journaliste. Trois approches conceptuelles permettent, selon le conférencier, de mieux définir l'éthique professionnelle. La morale, qui se concrétise à travers l'ensemble de valeurs sociétales permettant de distinguer le bien du mal, le juste de l'injuste ou encore l'acceptable de l'inacceptable. La réflexion sur les règles de conduite pour bien agir professionnellement et les principes moraux derrière les décisions de tout un chacun. Et la déontologie est un ensemble de règles et de devoirs qui régissent une profession. « L'éthique parle de valeurs, la déontologie traite des normes (règles, principes, devoirs, obligations), tandis que l'éthique professionnelle est le résultat de la résolution de problèmes liés à l'action concrète et quotidienne, loin des déclarations principielles et abstraites », a laissé entendre le Dr Miliani. Dans le domaine de la communication, comme dans d'autres domaines et secteurs d'activités professionnelles, la morale, l'éthique et la déontologie doit paraître sous les traits de la transparence. Ceci impliquera, ajoute le professeur, qu'une objectivité puisse définir une ligne de conduite qui s'impose à tous. Dans un second ordre, les professionnels de l'information et les acteurs des médias qui mettent l'accent sur la nécessaire liberté de la presse peuvent être en porte-à-faux dans leur pratique avec les règles de la profession. Selon le Dr Miliani, les différentes institutions, y compris gouvernementales, la société civile ou le simple citoyen s'appuient sur les médias, mais les interpellent au sujet d'une liberté qui ne saurait être sans responsabilité. « Il s'agira donc de contextualiser l'environnement d'intervention des médias et d'examiner les réponses données aux problèmes posés y compris par les citoyens dans leurs rapports aux médias », a expliqué le conférencier.