Créé en 1972, le Conseil suisse de la presse est intervenu, sur initiative des journalistes, pour « empêcher tout contrôle externe de l'information notamment celui de l'Etat », a déclaré Dominique Von Burg, président du Conseil suisse de la presse, lors d'une conférence-formation animée, hier, à Alger. Outre la déclaration des droits et des devoirs des journalistes, ce Conseil, composé de représentants de tous les médias, est venu « imposer des manières de faire ce métier pour mieux crédibiliser l'information qu'ils donnent au public ». Le respect de l'éthique et de la déontologie est une question fondamentale en Suisse car il s'agit de « définir les règles appliquées par les médias ayant un rôle important dans la société ». Ainsi, le journaliste cherche la vérité et « non pas l'objectivité qui est une notion philosophique », a estimé le conférencier. « La recherche de la vérité stipule la multiplication des points de vue pour donner une information proche de la vérité et en toute indépendance. » Ce travail passe aussi, selon lui, par « l'adoption d'un certain nombre de règles pour éviter des conséquences néfastes et de manière indue sur les personnes ». Le respect des règles déontologiques stipule aussi « l'identification des sources, la rectification des informations inexactes et la préservation du secret professionnel ». Les professionnels de la presse s'attellent à défendre leur liberté d'exercice de leur profession, « refusent les avantages qui peuvent limiter cette liberté, ne confondent pas la publicité et l'information et n'acceptent pas des directives en dehors de celles de leurs responsables rédactionnels ». Ce respect passe aussi par « la non-manipulation des images, le respect de la vie privée et de la dignité humaine ». Ce Conseil « est une autorité morale » qui ne sanctionne pas et s'empêche de « donner des directives ». Il a pour rôle « d'émettre des avis et d'animer des réflexions sur la déontologie en l'adaptant à l'évolution de la société et des médias », a indiqué le conférencier. Sur la situation en Algérie, le président du Conseil suisse de la presse a estimé « nécessaire » la mise en place des structures adéquates qui permettraient aux journalistes d'exercer pleinement leur profession. Selon lui, « l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des journalistes est un élément important qui contribue à garantir un bon exercice de ce métier et à donner une information crédible », a-t-il souligné.