Si les professionnels de l'information et les acteurs des médias mettent l'accent sur la nécessaire liberté de la presse, ils peuvent être en porte-à-faux dans leur pratique avec la philosophie et les règles de la profession. Ce paradoxe a été mis en avant par Mohamed Kirat, enseignant à l'Université du Qatar, lors d'une conférence organisée, jeudi dernier, à Alger, dans le cadre des cycles de formation au profit des professionnels de la presse sous le thème : « Ethique, déontologie et pratique du journalisme : défis et enjeux ». L'intervenant a mis l'accent sur les changements dans les pratiques de la communication qui mettent au jour de nouveaux défis éthiques et déontologiques. Les réflexions qui s'articulent sur les trois valeurs dominantes du journalisme : liberté de l'information, recherche de la vérité et respect de la personne humaine, ouvrent la voie à une éthique participative, élargie à tous les acteurs de la communication, citoyens et journalistes. « Le journalisme a une importante mission sociale et démocratique et ses conditions d'exercice sont déterminantes », fait valoir Dr. Kirat. Dans un contexte dominé par des événements importants, complexes et souvent dramatiques, « une mission de réflexion sur la déontologie journalistique ne peut que rencontrer des interrogations vives et nombreuses », selon lui. Dans un second volet, le professeur a insisté sur la liberté d'expression et la responsabilité des médias vis-à-vis de leurs informations. Les journalistes doivent se plier, selon lui, à une charte de conduite pour encadrer leur liberté d'opinion. « Les journalistes rappellent souvent que leur activité se situe dans un cadre juridique précis dominé par le lien de subordination », fait-il savoir. Il serait temps de créer, d'après lui, une instance qui puisse réunir les professionnels des médias pour délimiter, par un code de déontologie, les responsabilités et les libertés de la profession.