Le onzième festival international du film amazigh (FCNAFA), événement tant attendu par les habitants d'Azefoun, a été inauguré hier en début de soirée à la salle Omnisports de la petite ville, relookée pour l'occasion. Par ailleurs, d'autres infrastructures ont été mises à la disposition des festivaliers par la daïra d'Azefoun. Le centre culturel, la bibliothèque communale, la salle des fêtes (une salle de cinéma à l'origine) et la salle omnisports où sont programmées les projections ont été réhabilités pour accueillir cet événement. Six millions de dinars ont été déboursés pour cette circonstance. Cette somme a bien été accueillie vu que la bibliothèque communale et le centre culturel étaient dans un état lamentable, nous n'avions pas de tapis goudronné, pas de mobiliers… Le festival a été un bon prétexte pour faire bouger les choses. Car s'il n'y avait pas eu cet événement, les infrastructures auraient attendues encore un peu avant d'être restaurées !», assure M. Sini, vice-président de l'APC d'Azefoun. Les travaux, précise-t-il, ont été réalisés en l'espace de deux semaines ! «Ce qui est un miracle ! », estime-t-il. En effet, il y a des relents de peinture fraîche, de plus des chapiteaux sont installés ici et là pour abriter les expositions. L'équipe du festival, quant à elle, s'active avec enthousiasme pour résoudre les problèmes logistiques de dernière minute afin d'être fin prête pour recevoir les quelques 300 personnes attendues. De grandes affiches illustrées d'une centaine d'artistes, tous issus de la région, ornent les murs de la petite ville, des villages et même ceux des magasins. «Ce qui nous a le plus attiré dans ce festival, c'est l'idée de rendre hommage à tous les artistes qu'Azefoun a enfantés. Plus de deux cents artistes ! A la fin de ce festival, nous avons l'intention de prendre le flambeau et continuer à leur rendre hommage avec la collaboration de la nouvelle génération d'artistes d'Azefoun, tels Abdelkader Charcham, Mohamed Allaoua, Hamidou…, nous créerons une association des artistes d'Azefoun. Son rôle consistera à faire émerger les futurs talents. Nous avons déjà l'accord de Boudjemaâ el Ankis, également natif de cette région. Ce festival nous permettra de nous rapprocher de nos artistes afin de solliciter leur aide et soutien», explique-t-il. Quant aux infrastructures réhabilitées, l'APC d'Azefoun compte bien, à la fin de ce festival, «réhabiliter » leurs fonctions originelles. «La bibliothèque communale qui était fermée, sera ouverte après le festival. Nous l'avons d'ores et déjà doté d'un mobilier approprié et nous avons 4 000 ouvrages pour orner ses rayonnages en attentant de réceptionner 11 000 autres ouvrages d'ici le mois de juin», dit-il. Pour revenir au festival, le premier «enfant» d'Azefoun honoré, lors de l'ouverture de cet événement est Tahar Djaout. Dans un documentaire, «Un poète peut-il mourir ?» de Larbi Cherif Abderezak, présenté hier en avant-première, les organisateurs, artistes et représentants officiels d'Azefoun rendent hommage à un homme de culture, un grand journaliste, poète et écrivain, que même les balles n'ont jamais réussi à faire disparaître de la mémoire algérienne et du cœur de ceux qui l'ont connu et aimé.