Le directeur pays Onusida Algérie, Adel Zeddam, a indiqué, hier au forum d'El Moudjahid, que grâce à cette stratégie, l'Algérie a pu atteindre une stabilité en matière d'infections liées au sida. « La prévalence du sida est de moins de 0,1% en Algérie. En 2015, l'Algérie s'est fixé l'objectif de réduire le nombre de personnes infectées à 1.000 par an. Le pari a été tenu et, aujourd'hui, un autre objectif est fixé pour réduire ce nombre jusqu'à 500 cas par an », déclare-t-il, soulignant que jusqu'à septembre 2016, 10.319 cas de sida ont été recensés dans notre pays. Il précisera que de septembre 2015 à septembre 2016, 500 nouveaux cas ont été enregistrés. La directrice régionale de l'Onusida pour le région du Mena, Yamina Chakkar, a remarqué, quant à elle, que l'Algérie est leader dans cette région en matière de couverture du traitement du sida. « La couverture en Algérie est de plus de 80% alors que la moyenne dans la région du Mena est de moins de 20%. L'Algérie est l'un des premiers pays de la région Mena à avoir introduit la thérapie antirétrovirale. En Algérie ainsi qu'au Maroc, un recul de nouvelles infections est enregistré », note-t-elle. La directrice exécutive adjointe de l'Onusida, Jan Beagle, a affirmé, pour sa part, que la riposte de notre pays contre le sida est « avant-gardiste ». Zeddam a expliqué que les efforts fournis dans le cadre de la lutte contre le sida, en se rapprochant notamment de la population isolée pour effectuer des dépistages, donnent de bons résultats. « Nous évoluons aujourd'hui dans un environnement favorable à l'éradication de ce virus. Cette maladie n'est plus un sujet tabou. Ce qui favorise la prévention », dit-il, assurant, par ailleurs, que des progrès sont également enregistrés dans notre pays en matière de lutte contre la transmission du VIH mère-enfant. La représentante de la région Mena a salué, dans ce contexte, l'initiative de l'Algérie visant à intégrer le dépistage des femmes enceintes dans toutes les structures de santé. Sur 100 femmes enceintes dans notre pays, selon Zeddam, 10 enfants qui en naissent sont séropositifs. « Notre but actuel est de réduire ces 10 cas à 5. Il faut savoir que le virus du sida dans notre pays est à 99% autochtone et est recensé dans les 48 wilayas. Chez nous, il est transmissible surtout par voie sexuelle et touche surtout la tranche d'âge 24-35 ans », souligne-t-il en signalant des insuffisances dans la prise en charge psychologique des sidéens. Il appelle, à ce propos, à ce que les nouveaux besoins de ces malades soient pris en considération. « Les besoins des malades d'aujourd'hui sont différents de ceux des années 1980. Les sidéens et les porteurs du virus veulent mener une vie normale, se marier, avoir des enfants... Tout cela doit être pris en considération », observe-t-il. Pour ce qui est du traitement, il a indiqué que de nouvelles solutions sont introduites pour éviter toute rupture de stock des médicaments. Sur le plan régional, la représentante de la région Mena a appelé à la nécessité de mettre en place une stratégie régionale de lutte contre ce virus, en faveur surtout des populations fragiles et isolées qui sont les plus touchées par le VIH. « 230.000 cas de sida sont recensés au Mena, dont 70% sont concentrés en Iran, au Soudan et en Somalie. Les migrants et les réfugiés sont également touchés par cette maladie, surtout qu'ils n'ont pas accès, ou difficilement, aux services de soins », révèle-t-elle. Mme Beagle indique que sur les 67.2 millions de migrants, 1,6 million est infecté. Dans le monde, 36,7 millions sidéens sont recensés. Selon les estimations de l'Onusida, 26,2 milliards de dollars sont nécessaires pour la riposte au sida d'ici à 2020 et 23,9 milliards de dollars d'ici à 2030.