Un succès fulgurant pour ce moyen de transport trois années après sa mise en service, et qui a rapidement été adopté par les Constantinois au point que des habitants des quartiers Boussouf ou Sidi Mabrouk réclament eux aussi « leur » ligne de tramway. Et nul doute que pour les autorités locales le tramway reste le projet phare du programme de modernisation de la ville des Ponts de ces dernières années. Mais depuis quelques mois, le tramway attire de plus en plus d'habitants de la ville nouvelle Ali-Mendjeli. En effet, on assiste à ce drôle de phénomène de la part de ces habitants, qui n'hésitent plus à faire escale à Zouaghi (distante d'environ 5 km) et cela pour rejoindre le centre-ville de Constantine en tramway. « Nous prenons un taxi clandestin à raison de 80 DA la place pour Zouaghi, puis pour éviter les embouteillages au niveau de la cité Kouhil-Lakhdar (Djnan E'Zitoune) et à l'entrée du centre-ville, nous prenons le tram. Le parcours dure tout au plus 25 minutes, mais là au moins on est sûr d'arriver. Donc, ce qui nous attire dans le tramway, ce n'est pas forcément sa rapidité, mais parce que c'est un moyen de transport moderne, propre et agréable. On ne stresse pas contrairement aux voitures et aux bus », dira Anis, 37 ans, résidant à Ali-Mendjeli et qui travaille à Constantine. Du coup, les observateurs considèrent que le tramway de Constantine enregistre une fréquentation record (dommage que la Setram ne communique jamais de chiffres) et nettement plus importante que celle des tramways d'Oran et d'Alger, selon nos informations. Et cette toute nouvelle habitude pour les habitants d'Ali-Mendjeli n'est pas près de changer, surtout pour le trajet retour Benabdelmalek-Zouaghi à partir de 15 h : « Tous les jours, à partir de 16h, il n'y a plus de taxi en partance pour Ali-Mendjeli. Et à la même heure, un bouchon monstre se forme près du rond-point de Zouaghi à l'entrée de la cité Belhad. Chaque jour, je mettais une demi-heure au minimum pour parcourir ce tronçon d'à peine un kilomètre. Grâce au tramway, on ne connaît plus ça, le terminus se situe quelques mètres après le rond-point et de là nous prenons un taxi ou un bus pour rejoindre la nouvelle ville en moins d'un quart d'heure », affirme un autre habitant d'Ali- Mendjeli. Signalons au passage que cet engouement des habitants de Ali-Mendjeli profite également aux transporteurs privés, taxis, clandestins ou bus, qui désormais n'ont aucun mal à trouver des clients. Par ailleurs, la population de Ali-Mendjeli attend avec impatience la mise en service de l'extension du tramway vers leur ville prévue vers la fin 2018. Les travaux confiés à trois entreprises que sont Cosider (Algérie), Alstom (France) et Corsan Corviam (Espagne), ont débuté depuis quelques mois avec la déviation du réseau d'alimentation en eau potable, d'assainissement, de câbles de téléphonie et d'électricité. De Zouaghi, la future ligne transitera par l'Université Constantine 3 pour pénétrer ensuite au cœur de la ville. L'extension d'une longueur de 13 km, comprendra plusieurs ouvrages d'art, dont des trémies des passages au-dessus de l'autoroute est-ouest ainsi qu'un viaduc à l'entrée de la nouvelle ville.