Le prix Mohia d'or de la meilleure dramaturgie en tamazight, dans sa troisième édition, a été remporté à Tizi Ouzou, par le jeune Mohand Larbi Naït Sidnas, pour son texte « Fadhma ». Ce dernier avait déjà obtenu le prix d'encouragement l'an dernier. « Cela m'avait permis de croire en mes capacités. C'était un stimulant de concourir à nou-veau », dira l'heureux lauréat. Le texte raconte « l'histoire d'une femme qui durant la décennie noire a été violée et engrossée par un terroriste. Au lieu d'avorter, elle a décidé de garder l'enfant qui devenait une charge pour elle. Son esprit sera taraudé par de terribles interrogations. Que sera la réaction de l'enfant à la vue de son père ? Le reniera-t-il ? L'acceptera-t-il. ? Finalement le garçon rejettera son géniteur. L'auteur s'est dit « fier de remporter le prix dédié à l'un des plus grands dramaturges algériens ». Une cérémonie de remise de prix a été organisée, dans l'après-midi de mercredi au Théâtre régional Kateb-Yacine. Amrane Salem pour son texte « Emmet-ihi » (meurs si tu veux mourir) a remporté le Mohia d'argent et Arab Sakhi, pour « Tidak n Nna Fa », le Mohia de bronze. Ce dernier a été déjà adapté pour une série diffusée sur la chaîne TV4. Les primés se sont vu attribuer respectivement 300.000, 200.000 et 100.000 DA. Le jury, présidé par le metteur en scène Omar Fatmouche, n'a pas décerné un prix d'encouragement. « Au vu des 13 textes reçus, il reste beaucoup à faire. Les jeunes certes prometteurs devraient s'impliquer davantage pour atteindre le niveau d'écriture », a confié Omar Fetmouche. Ce dernier regrette le niveau d'écriture des pièces pour enfants. « Elles sont d'une indigence terrible. Les auteurs doivent se donner la peine de plancher sur des textes de qualité », prône-t-il. La directrice de la culture, Nabila Gouméziane, a rappelé que le Mohia d'or a été institué lors des 5es Journées théâtrales en hommage au dramaturge Mohia, par la direction de la culture et l'APW de Tizi Ouzou. « Le prix de cette année nous offre un moment fort et important et nous rappelle l'apport considérable de ce mathématicien qui a contribué à la préservation et à la valorisation d'une langue qui apporte énormément à la culture algérienne ». « Le prix n'est qu'une forme de reconnaissance à cet homme », a-t-elle ajouté. La cérémonie de remise des prix s'est déroulée en présence de la famille de Mohia, représentée par ses deux frères et son oncle paternel. Ils ont reçu des distinctions symboliques du P/APC de Tizi ouzou, Wahab Aït-Menguelat, du sénateur Hocine Haroun, et de la députée RND, Ourida Larfi.