Une dizaine d'artisans se sont déplacés de la capitale du Hoggar, Tamanrasset, pour mettre en valeur la beauté, l'originalité et l'authenticité des bijoux de la région, empreints d'une touche de modernité et de nouvelles couleurs. Cette exposition est le premier fruit de la coopération algéro-brésilienne dans le domaine de l'artisanat et qui s'est concrétisée par l'ouverture d'une école de formation de taille de pierre à Tamanrasset. C'est l'aboutissement « d'un processus qui a été entamé, en 2016, visant à apprendre à des artisans la fabrication des pierres précieuses » et qui s'inscrit dans le cadre de « la coopération et de l'échange Sud-Sud pour le développement économique, social et non commercial », a indiqué Edwardo Barbosa Montilho, ambassadeur du Brésil à Alger, annonçant le lancement d'autres projets prochainement. Ce projet « édifiant » a permis de « faire connaître la culture touareg, d'apprécier l'accueil chaleureux et de mettre en valeur les bijoux fantastiques au style typique de l'art touareg retraçant une culture millénaire captive », a indiqué l'ambassadeur. Cette exposition marque, selon lui, la fin du cycle pratique qui a vu la formation de 80 formateurs appelés, chacun d'entre eux, à former 10 artisans soit au total 800 artisans de taille de pierres précieuses. « Avec ce travail, nous espérons que le bijou touareg sera exporté », a-t-il ajouté. Pour sa part, Aïcha Tagabou, ministre déléguée chargée de l'Artisanat, s'est félicitée de « l'aboutissement de ce projet » qui est le résultat de « la ferme volonté des deux pays qui étaient affrontés à un défi unique ». Ce projet a permis « le transfert de technologie et le savoir-faire ». Tagabou a tenu à saluer les efforts consentis par les formateurs et toutes les parties prenantes dans la réalisation de ce projet. Pour elle, cette exposition reflète « la coopération entre les deux pays dans le domaine de l'artisanat ». La deuxième partie de la formation consiste à inculquer aux formateurs les notions de coopérativisme de manière à pouvoir travailler collectivement pour bien vendre leurs produits dans les grands marchés. Cette formation sera assurée au Brésil à travers le déplacement de 24 formateurs en octobre 2017, a annoncé le président de l'Association des producteurs des pierres précieuses au Brésil. « Cette formation devra apprendre aux artisans à s'organiser pour mieux vendre, distribuer et exporter leurs produits afin de stabiliser leur production commerciale », ont expliqué les formateurs brésiliens. Selon eux, les artisans de Tam sont « doués et assimilent vite » mais doivent se mettre « au travail collégial pour mieux développer leurs produits ». Ils estiment aussi nécessaire « d'instaurer une exposition spécifique des arts minéraux et pierres qui sont peu connus en Algérie ». Les encadreurs de cette formation suggèrent la participation aux grandes expositions de cet art organisées dans les grandes capitales du monde, vu « l'importance et la valeur de la pierre du désert qu'on ne trouve pas ailleurs ». Pour sa part, Mourad Saïdani, directeur de la Maison de l'artisanat de Tamanrasset, s'est réjoui de « la réalisation de l'école de taille de pierre à Tam » dédiée « à l'exploitation qualitative de la pierre majestueuse du Hoggar ». Les formateurs brésiliens ont saisi cette occasion pour rendre hommage au président Abdelaziz Bouteflika pour le remercier et lui témoigner leur reconnaissance pour « les efforts qu'il a fournis dans le développement des relations algéro-brésiliennes ». Ils lui ont offert un tableau reprenant son portrait sculpté à base de pierres du Hoggar. Pour leur part, les formateurs algériens ont dédié à l'ambassadeur un tableau de la montagne « Irahen » (Pilot) du Hoggar.