La conférence épiscopale du Congo, associant des délégués de la « majorité présidentielle », des représentants de l'opposition qui avait déjà signé un accord politique le 18 octobre dernier, du « Rassemblement de l'opposition » dont des représentants du principal parti d'opposition l'UDPS dirigé par Etienne Tshisekedi et de la société civile, réussira-t-elle à fructifier le dialogue de la dernière chance ? A cinq jours de la fin du mandat du président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, l'impasse politique persiste. Le retrait d'un parti d'opposition de ce dialogue traduit le malaise grandissant provoqué essentiellement par les incertitudes sur le départ du président Kabila qui arrive, le 19 décembre, au terme du deuxième et dernier mandat de chef d'Etat. C'est surtout dans son ensemble que le processus électoral est gravement compromis par le report de la présidentielle dénoncé avec force par l'opposition et la société civile. Les ingrédients d'une crise majeure attestent du large fossé qui sépare les protagonistes. Les divergences portent sur le déroulement du scrutin (calendrier, séquences des élections, l'indépendance de la Ceni appelée à être remaniée, les mesures de décrispation du climat politique dont la libération des prisonniers et les garanties sur le respect de la liberté d'expression. Autres griefs, en plus du poste de Premier ministre, les ministères régaliens comme les Finances ou la Défense doivent selon l'opposition échapper au contrôle de la présidence. Face aux pressions de l'Occident, décrétant des sanctions visant plusieurs hauts responsables, Kabila se rangera-t-il du côté de la voix de la sagesse prônée par l'Union africaine parrainant l'accord du 18 octobre pour favoriser une transition pacifique ?