L'opposition congolaise réunie près de Bruxelles a décidé dans la nuit de jeudi à vendredi de s'unir au sein d'une nouvelle structure, baptisée «Rassemblement», et exigé le départ en fin d'année du président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila. «Quelles que soient les circonstances dans lesquelles le pays va vivre, nous sommes tout près de la victoire», a déclaré devant une centaine de délégués de l'opposition et de la société civile congolaise l'opposant historique Etienne Tshisekedi, en déclarant clos le «conclave» qui s'est tenu dans un hôtel de Genval, à une vingtaine de kilomètres de la capitale belge. L'accord des partis de l'opposition a été annoncé à l'issue de deux jours de conciliabules à huis clos, parfois tendus, lancés à l'initiative de M. Tshisekedi, président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), 83 ans, et candidat malheureux à la présidentielle - aux résultats très contestés - de 2011 face à Joseph Kabila. Le texte, dit «Acte d'engagements», prévoit d'unir les «forces de l'opposition au sein du +Rassemblement+ pour faire aboutir la lutte du peuple congolais au service de l'alternance et de l'Etat de droit». Un «comité des sages», placé sous la direction de M. Tshisekedi, sera chargé, avec l'aide d'un organe plus technique, de coordonner l'action de l'opposition, qui a jusqu'ici échoué à former un front uni contre le régime de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001. Dénonçant le «coup d'Etat constitutionnel» que constituerait selon eux le maintien au pouvoir de Joseph Kabila au-delà de la fin de son mandat, le 19 décembre, les signataires «exigent» l'organisation d'une élection présidentielle avant cette date. Ils réclament également la «mise en oeuvre intégrale de la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations unies». Celle-ci insiste sur la «nécessité d'un dialogue politique ouvert», permettant la tenue «des élections présidentielle et législatives d'ici novembre 2016, conformément à la Constitution», une prise de position jugée «irresponsable», par Kinshasa. Les participants au conclave appellent un panel de représentants de la communauté internationale (ONU, UE, Etats-Unis...) à «renforcer» le rôle du facilitateur du «dialogue national» convoqué par M. Kabila, l'ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, qu'ils jugent trop proche du pouvoir. Ils posent en outre une série d'exigences, telles que la «libération immédiate et sans condition de tous les détenus politiques», ou encore «l'arrêt et l'abandon des tracasseries fiscales, administratives, policières ainsi que de toute procédure judiciaire arbitraire contre les membres de l'opposition et de la société civile».