Photo : Slimene S.A. La Chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture a organisé, hier, à Alger, une journée d'études portant sur la protection des ports de pêche et de l'environnement. La rencontre à laquelle ont pris part une quarantaine de pêcheurs venus de plusieurs wilayas a permis de faire un diagnostic des problèmes auxquels font face les professionnels de la pêche. Dans son intervention, Bali Ahmed, vice-président de cet organisme, a mis l'accent sur la nécessaire mise en place de passerelles entre les pêcheurs et les gestionnaires. Dans ce cadre, il a reconnu que les responsables en charge de gestion des ports de pêche ne se sont jamais mis autour de la même table avec les pêcheurs pour tenter de trouver des solutions aux problèmes exposés par ces derniers. Il a reconnu qu'aucune réunion n'a été organisée par le passé pour permettre aux pêcheurs de parler de leurs préoccupations. D'où, a-t-il précisé, l'importance de cette rencontre au cours de laquelle ces derniers débattront sans passion aucune des difficultés qu'ils rencontrent sur le terrain. De son côté, Fayçal Khelil, président du directoire de l'Entreprise de gestion des ports de pêche, a estimé nécessaire l'implication des pêcheurs dans la gestion des ports de pêche. « Il faudrait que les membres des chambres de pêche locales participent à la gestion des ports de pêche au niveau de leurs wilayas », a-t-il expliqué, appelant les pêcheurs à ne pas rester otages des subventions. De leur côté, les pêcheurs ont exposé les problèmes auxquels ils font face. Un pêcheur de Bejaia a estimé que les entreprises de gestion des ports de pêche « ne sont là que se faire des sous, en pénalisant les pêcheurs qu'elles obligent à payer toutes les prestations portuaires à des prix qui découragent les bonnes volontés ». Pour étayer ses propos, il a fait savoir que ces entreprises sont gérées par des privés qui n'ont aucun lien avec la profession. A titre d'exemple, le même orateur a affirmé que les ateliers de réparation navale travaillent beaucoup plus avec les bateaux commerciaux qu'avec les chalutiers ou les sardiniers. En outre, il dit ne pas comprendre pourquoi les enceintes portuaires sont gérées par le ministère des Transports au lieu qu'elles soient par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Nombreux sont les pêcheurs qui partagent cet avis. Un pêcheur de Boumerdès affirme que les jours de disette, il n'arrive même pas à payer ses travailleurs. « Nous avons demandé au ministère de la tutelle de nous accorder des subvention, car de novembre à mai, il y a une baisse sensible de la pêche ». Il aussi souligné l'absence de moyens élémentaires au niveau des ports de pêche, comme l'eau et les sanitaires. Les initiateurs de cette rencontre ont souligné l'importance de cette rencontre qui permet aux pêcheurs de faire part de leurs préoccupations, surtout que les problèmes rencontrés par les pêcheurs se répercutent négativement sur le produit, le prix et, partant, sur le consommateur. Notons que deux communications portant sur le rôle de la protection des ports de pêche dans le développement du secteur et l'introduction des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le secteur en question ont été présentées à l'occasion.