Des rencontres se tiendront prochainement entre des responsables des médias et le Haut-Conseil de la langue arabe, pour une meilleure utilisation de cette langue. C'est ce qu'a fait savoir, hier, au forum d'Echaâb, le président du Haut-Conseil, Salah Belaïd, lors d'une rencontre organisée à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la langue arabe. « Ces rencontres décidées lors d'un accord entre le Haut-Conseil et le ministère de la Communication ont pour objectif principal de sensibiliser les journalistes pour une meilleure utilisation de cette langue. Ils maîtrisent la langue arabe, mais commettent parfois et inconsciemment des fautes récurrentes », a-t-il expliqué. Ces rencontres ne visent pas à « corriger » les journalistes, mais à « améliorer » l'utilisation de la langue arabe. « Les médias ont un rôle très important dans le développement et la promotion de la langue arabe. Et comme ils peuvent la promouvoir, ils peuvent aussi la détruire », a soutenu Belaïd. Ce dernier a exhorté les gens des médias à simplifier la langue sans pour autant en altérer ses règles de base. L'invité d'« Echaâb » a abordé ensuite le rôle de l'école. A ce propos, il a fait savoir que des représentants de ce Haut-Conseil seront intégrés dans les commissions des programmes scolaires et des méthodologies de l'enseignement de la langue arabe. « Ils auront un rôle consultatif et n'auront pas à intervenir dans la conception des programmes ou l'instauration des méthodes d'enseignement », a-t-il précisé. Pour Belaïd, la langue arabe se porte bien en Algérie et dans le monde. « Elle est utilisée par un milliard et demi de musulmans et de non-musulmans, par des Arabes et des non-Arabes. Dans toutes les universités du monde, elle est présente », a-t-il soutenu. « Toutefois, la langue arabe n'est pas actualisée comme les autres langues et des efforts doivent être fournis dans ce sens », a-t-il reconnu. Le professeur à l'université d'Alger a plaidé pour son utilisation dans la recherche scientifique. Belaïd a fait part du déficit de concepts arabes dans la technologie. « Les experts de la langue arabe et les experts techniques spécialisés dans les TIC doivent travailler ensemble. C'est un travail certes laborieux, mais possible à réaliser », a-t-il estimé avant d'évoquer les missions du Haut-Conseil qu'il préside. « Il a pour mission la traduction et fournit un travail considérable dans ce domaine. Le Haut-Conseil est sur un projet de dictionnaire de concepts arabes culinaires et culturels spécifiques algériens et d'un dictionnaire sur le tourisme », a-t-il annoncé. « Ce dernier sera conçu sous forme d'un annuaire qui renfermera des appellations de nos sites touristiques et historiques et sera distribué dans les aéroports ». Selon lui, « c'est une façon de promouvoir cette langue auprès de ceux qui ne la maîtrisent pas ».