Ces dernières semaines, marquées par une baisse des températures dans les régions des Hauts-Plateaux, ont été meurtrières. Dimanche dernier, une famille de six membres a péri, asphyxiée à l'intérieur de son domicile à Guelma. Selon le chargé de communication de la Direction générale de la protection civile (DGPC), le capitaine Nassim Bernaoui, « les victimes ont été évacuées par les agents de la Protection civile vers 18h40. » Résident à la cité Mabrouk, les parents, âgés de 57 et 40 ans, trois filles âgées de 20, 17 et 7 ans, et leur frère âgé de 20 ans, ont rendu l'âme. Il ne s'agit pas du premier cas. Une autre famille de six membres a été déjà décimée au mois de novembre dernier, dans des circonstances similaires au lieudit Taga, dans la commune de Seriana, près de Batna. Il s'agit d'une maman de 34 ans, de ses enfants âgés de 6, 3, 2 ans et de deux jumeaux de 2 mois à peine. Campagne de sensibilisation La plupart de ces décès sont imputables au manque de vigilance, aux appareils de chauffage de mauvaise qualité, aux installations défectueuses. Chaque jour, les unités d'intervention de la Protection civile mènent des opérations de secours et d'évacuation des personnes incommodées par le monoxyde de carbone (CO) émanant des appareils de chauffage et des chauffe-bains d'habitations, notamment dans les wilayas de Médéa, Djelfa, Relizane, El Bayadh, Batna, Sétif, Khenchela, Blida, Biskra et Aïn Defla. Les rapports de la Protection civile font état de 102 morts et plus de 1.300 blessés secourus, suite à des intoxications et asphyxies, depuis le début de l'année. Le monoxyde de carbone entraîne une moyenne de plus de 130 décès par an, notamment en période hivernale. L'institution que gère le colonel Mustapha El Habiri a lancé, à cet effet, une vaste campagne de sensibilisation afin d'instaurer une culture de prévention et une prise de conscience, afin d'obéir aux règles de sécurité des équipements. La Protection civile a ciblé particulièrement les nouvelles cités, afin de sensibiliser les relogés sur les risques du gaz naturel. Plusieurs opérations de sensibilisation ont été destinées notamment aux enfants de moins de 5 ans au niveau des crèches et des centres d'accueil de l'enfance en passant par les paliers de l'enseignement au niveau des écoles et des universités, ainsi que dans les places publiques et les centres de jeunes. Le manque de prévention en matière de sécurité, la mauvaise ou le manque de ventilation, le mauvais montage et l'installation de ces équipements par un personnel non qualifié, ou le manque d'entretien, sont à l'origine des drames, selon des études de la Protection civile. La non-conformité des équipements de chauffage est également mise en cause. Une enquête menée en 2014-2015 par les services de contrôle du ministère du Commerce sur les appareils de chauffage à gaz, a révélé que, sur un échantillon de 160 appareils, 155 unités ne répondent à aucune norme de sécurité.