Le montant du chiffre d'affaires dissimulé des transactions sans factures, décelé en 2016 par les agents de contrôle de la Direction du commerce au niveau de la wilaya d'Oran, est de plus de 2,8 milliards de dinars, a-t-on appris hier du chef de service de contrôle des pratiques commerciales de cette structure. Lors d'un séminaire sur l'impact du marché réel et la concurrence, organisé au siège de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO), Noureddine Mokaddem a indiqué que 500 commerçants exercent sans locaux commerciaux et 191 autres sans registre du commerce au niveau de la seule wilaya d'Oran. Dans une communication abordant les actions engagées par le ministère du Commerce pour l'éradication du commerce informel, il a qualifié de « terrible » le manque à gagner pour le Trésor public, engendré par le squat d'espaces publics par ceux qui exercent dans le commerce informel, un fléau qui a accentué l'inflation. Le responsable a également déploré la réapparition de 32 marchés informels dans certains espaces, comme les marchés de fruits et légumes, de poissons, d'habillement et de friperie après leur éradication, citant 9 marchés informels à Oran qui ont réapparu récemment. La commune d'Oran dénombre, à elle seule, 18 marchés ayant un caractère illégal sur un total de 65 marchés informels à travers les communes de la wilaya et où activent plus de 6.000 vendeurs. Le Pr Bouchama Chouam, de l'université Oran 2 Mohamed-Benahmed, qui a fait un exposé sur le commerce informel, a estimé que les décisions politiques doivent être accompagnées d'études économiques de terrain et soutenues par une politique d'information intense. Une autre communication abordant « la valorisation des prix et l'effet de la concurrence » a été présentée par le secrétaire général de l'Association de protection du consommateur, Hassane Boukli, lors de ce séminaire qui a vu la participation de responsables locaux du commerce, de membres de la CCIO et de chefs d'entreprises.