Les chiffres relatifs aux accidents de travail sont alarmants. Plus de 50.000 cas sont déclarés annuellement dont 680 mortels et 4.000 représentant ce que la Cnas considère comme « accidents du trajet ». Ces derniers ont lieu pendant le trajet du travailleur entre son domicile et son lieu de travail ou vice versa. C'est ce qu'a fait savoir, hier, le directeur général de la Caisse nationale de la sécurité sociale, le Dr Tidjani Hacène Haddam. Il intervenait à l'ouverture de la journée de formation et d'information des commissions paritaires d'hygiène et de sécurité des agences de wilaya et nationales, organisée au centre familial de Ben Aknoun, à Alger. Le slogan adopté cette année est « objectif zéro accident ». Selon ce responsable, le nombre d'accidents enregistrés par les services de la Cnas est « constant et stable » durant les trois dernières années. L'examen des statistiques de la Caisse révèle qu'un tiers des accidents au niveau national est localisé dans les activités du bâtiment et des travaux publics (BTPH). 22% des accidents sont des chutes. En termes de gravité, deux décès sur trois sont constatés dans les activités du même secteur. Les travaux en hauteur constituent toujours une source de danger pour un grand nombre de travailleurs. Selon le Dr Haddam, « le secteur privé est plus touché que celui du public ». D'après la répartition par régions, Alger est en tête de liste, suivie de Bejaïa, de Boumerdès et de Sétif. « Les hommes sont les plus touchés », a-t-il précisé. Le premier responsable de la Cnas a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place, au niveau de chaque entreprise, une stratégie de prévention selon les normes internationales. La loi du travail stipule que les employeurs doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de leurs employés. Mais certaines entreprises ne respectent pas les normes de sécurité, a déploré le Dr Haddam lors d'un point de presse. Selon lui, « des enquêtes ont été diligentées dans plusieurs entreprises pour constater les conditions de travail des employés ». Pour sa part, le directeur du contrôle médical, le Dr Mahieddine Ouagnouni, a indiqué que des enquêtes administratives et médicales sont lancées dès l'enregistrement d'un accident de travail. « L'assuré social a 24 heures pour déclarer à son employeur son accident moyennant un certificat médical descriptif initial », a-t-il expliqué. « C'est à son employeur de soumettre à la Cnas la déclaration de l'accident de travail et le certificat descriptif des lésions », a-t-il ajouté. Comment peut-on définir un accident de travail ? « C'est un événement qui peut intervenir de manière subite dans le lieu de travail ou sur le chemin entre le domicile et le lieu de travail », a-t-il précisé. Le temps n'est pas limité. « Il y a ceux qui font une heure pour arriver à leur boulot, et d'autres qui font plus, ou moins de temps », a-t-il expliqué. Le remboursement dépend surtout des séquelles. Dans le cas d'un accident mortel, l'enquête définira la responsabilité de l'employeur. En cas de négligence avérée de celui-ci, il lui revient de prendre en charge le remboursement. Toutefois, les travailleurs qui observent une grève ne bénéficient pas d'une couverture sociale en cas d'accident. Wassila Ould Hamouda Employeurs, le 31 décembre, dernier délai pour la régularisation Les employeurs, qui n'ont pas encore régularisé leur situation vis-à-vis de la Cnas ont, jusqu'au 31 décembre prochain pour le faire. « Sinon, ils encourent des pénalités et risquent même la prison », a averti le DG de la Cnas. « L'échéance du 31 décembre n'est pas renouvelable », a-t-il insisté.