La salle Harcha abritera le 13 janvier 2017 le championnat du monde d'escrime, a-t-on appris hier du président de la Fédération algérienne Salim Raouf Bernaoui. « Ce sera l'occasion pour nos jeunes athlètes de 13-14 ans de se frotter à des médaillés olympiques et des champions du monde. L'acquis de ce mandat est d'avoir lancé depuis 2012 un groupe de jeunes escrimeurs et escrimeuses en regroupement permanent au centre Ghermoul. Sous la coupe d'experts algériens et étrangers de haut niveau, nos athlètes, qui avaient à l'époque entre 12 et 13 ans, ont beaucoup progressé. D'ailleurs, les résultats obtenus en jeunes catégories aux niveaux arabe et africain sont satisfaisants. « En juniors, nous sommes champions d'Afrique pour la 3e année consécutive en fleuret et en sabre », a-t-il signalé. Le fait de s'illustrer avec la pâte de formation algérienne, a amené le responsable de la FAE à renouveler sa confiance aux entraîneurs nationaux. « Il ne faut pas chercher les boucs émissaires et oublier les efforts des compétences nationales. Nos entraîneurs ont travaillé sans répit durant le cycle olympique écoulé. Il faut donc être reconnaissant envers cette élite qui, je le rappelle, a commencé le travail depuis la base. Ce qui a donné à la discipline un réservoir riche en talents. Le volume d'entraînement très élevé des athlètes des différentes catégories a porté ses fruits », souligne-t-il. Interrogé sur l'avenir de cette vague de jeunes, Bernaoui a souhaité que tous les athlètes aient l'occasion de prendre part à des compétitions entrant dans le cadre des circuits internationaux. « C'est l'un de nos soucis. Pour côtoyer le niveau mondial et olympique, il faut engager les athlètes dans plusieurs challenges de très haut niveau. Cela demande hélas beaucoup de moyens financiers. Donc, il faut dès maintenant préparer le terrain pour assurer l'intégration de cette jeunesse aux côtés des stars de l'escrime mondiale. Je pense que nous avons des pépites capables de rivaliser d'ici quelques années avec les meilleurs. Je cite la vice-championne méditerranéenne Mériem Mebarki, ainsi que la championne méditerranéenne Zeboudj Sonia. La liste est encore longue, puisque nous avons vu des jeunes s'illustrer face aux Tunisiens et Egyptiens habitués au très haut niveau », se félicite-t-il. Anissa Khelfaoui, la grosse déception des JO 2016 Appelé à commenter avec un peu de recul les résultats de la discipline durant les Olympiades de Rio de Janeiro, Bernaoui n'a pas hésité à exprimer sa grosse déception par rapport à la contre-performance de Anissa Khelfaoui. « Je n'ai toujours pas digéré la manière avec laquelle Khelfaoui a été éliminée. Pourtant, elle en était à ses troisièmes jeux Olympiques. Nous n'avons pas demandé de médailles à l'athlète. Mais elle pouvait à mon avis améliorer son classement. Pour l'avenir, il a été décidé, en concertation avec son staff technique, à sa tête le Cubain Oscar, d'alléger son programme de compétitions. De ce fait, elle prendra part à moins de championnats du monde », a-t-il fait savoir. Pour ce qui est de Victor Hamid Sintès, notre interlocuteur a rappelé qu'il a trouvé sur son chemin un adversaire nettement plus fort. « Cet athlète a eu deux stages de préparation payés par la fédération. Les deux regroupements ont coûté 5.000 euros. A 36 ans, je pense qu'il pouvait faire mieux qu'un combat. Je rappele qu'il a été un des meilleurs athlètes de l'équipe de France. Suite à sa suspension, il a choisi de représenter l'Algérie. C'est tout à son honneur. Et, avec son vécu, je pense qu'il peut encore beaucoup apporter à l'escrime algérienne ». Le prochain cycle olympique pourrait être, selon Bernaoui, meilleur en matière de résultats. « Si nous parvenons à donner un volume de compétitivité plus élevé à nos athlètes, j'estime que nous pourrions faire nettement mieux que l'exercice 2012-2016. Question environnement, je pense que nous avons fait de notre mieux pour qu'il y ait un climat sain », a-t-il conclu.