Avec l'Algérie, l'Egypte ou la Tunisie, une nouvelle puissance de l'escrime va tenter de bousculer l'ordre mondial établi jusque-là, et essayer de s'inviter aux grands banquets. Mais, ces nations, notamment l'Algérie, dans ces duels d'outsiders, qui se disputent généralement entre gros bras, tiennent, plus que jamais, à leur rôle de «petits», tout en croyant à leur chance d'être les premiers Africains à atteindre une place au podium. Tous sont d'accord sur une chose : ils respectent les adversaires mais ne peuvent les bousculer. Les armes ne sont pas les mêmes. Les combats sont inégaux. Les grandes nations telles que la France, le Canada, l'Italie ou l'Allemagne sont très fortes. Elles sont bien en place. C'est techniquement de très bonnes équipes avec des joueurs de qualité qui savent manier les épées sans oublier de souligner aussi leur vécu européen et les grandes compétitions auxquelles elles prennent part. On peut toutefois conclure que cela nécessite beaucoup de travail et de compétitions pour fouetter l'orgueil de ces petites nations. Les escrimeurs nationaux, de retour des jeux Olympiques d'Athènes en 2004, n'ont pu faire mieux à Pékin. Gamir, Benchehima, Nassim ou Raouf Bernaoui et Lassouani, ont effectivement «rendu leurs armes» dès les premiers tours, ou à «l'aube des qualifications». Ces déceptions sont venues confirmer le rôle de comparse joué par le sport national dans sa grande majorité. En revanche, d'autres disciplines ont fait l'exception, à l'instar du judo qui a réussi à marquer de son empreinte l'année 2008 grâce aux performances des judokas Amar Benikhlef et Soraya Haddad, sacrés, respectivement, vice-champion olympique et médaillée de bronze, qui ont réussi à sortir de l'ombre le judo algérien. Des trois mousquetaires qui se sont illustrés sur la scène arabe et africaine, il n'en reste rien. Ces exploit seront peuvent être réédités par les jeunes en herbe qui montent, à l'image de Widad Boudeb. Les escrimeuses de la sélection algérienne ont été éliminées au premier tournoi du Grand Prix d'escrime au sabre disputé le 23 mars 2008 à la coupole du Complexe olympique Mohamed Boudiaf à Alger. Grand prix du sabre féminin, avalanche d'éliminations d'escrimeuses algériennes Dans une compétition très relevée, rehaussée par la présence de ténors de la discipline, les représentantes algériennes, ainsi que celles des pays africains, ont été purement et simplement éliminées dès leur apparition. Tour à tour, les Mounia Ferguène, Assia Khedache, Adda Soumia et Widad Boudeb ont été sorties de la compétition à laquelle participent des athlètes chevronnées, convoitant, à l'occasion du rendez-vous d'Alger, une qualification aux jeux Olympiques 2008 de Pékin. La compétition d'Alger a été, en effet, la dernière étape qualificative aux joutes olympiques. C'est ainsi que 96 tireuses, réparties en 12 poules (8 poules de 7 escrimeuses et 4 poules de 6) ont pris part aux éliminatoires. La directrice des équipes nationales (DEN), Hamadou Youcef-Khodja, a tenu à souligner le haut niveau qui a caractérisé cette compétition, rappelant que les athlètes algériennes étaient en préparation pour les qualifications zonales de la 8e édition du championnat d'Afrique seniors d'escrime (tous types d'armes) qui se sont tenus du 26 au 28 avril à Casablanca. En parallèle à cette compétition continentale, l'instance africaine a organisé le 25 avril un tournoi qualificatif (zone Afrique) pour les jeux Olympiques de Pékin 2008. 8e CAN à Casablanca, l'Algérie à la 4e place Les 8es championnats d'Afrique des nations d'escrime aux six armes (épée masculine et féminine, sabre masculin et féminin et fleuret masculin et féminin) de Casablanca, n'ont rien changé au décor planté. Les traditionnels vainqueurs se sont illustrés à nouveau. Ces joutes ont vu ainsi les succès de l'Egypte et de la Tunisie qui se sont partagées les titres en compétitions par équipes hommes et dames. Ainsi, les Egyptiens se classent premiers en compétition individuelle (3 médailles d'or, 3 d'argent et 5 de bronze) suivis des Tunisiens (2 or, 3 argent et 4 bronze) et ces derniers se classent premiers en compétition par équipes (3 or, 3 argent) suivis des Egyptiens (3 or et 1 argent). Le Maroc, pays organisateur de la compétition, comme en 2006, a fait chou blanc dans cette dernière épreuve puisqu'il s'est contenté de deux médailles de bronze au fleuret masculin et au sabre féminin. L'Algérie est 4e avec 1'argent (épée féminine) et 1 bronze (fleuret féminin). Il faut donc saluer le bond qualitatif du Sénégal qui a fait mieux qu'en 2006, puisqu'au palmarès des médailles, les escrimeurs sénégalais se classent 3es aussi bien dans les épreuves individuelles que dans les épreuves par équipes, devançant par la même occasion le Maroc 4e en individuel et 5e par équipes, l'Algérie 5e en individuel et 4e par équipes. En fait, ces deux pays n'ont récolté aucune médaille d'or au cours de cette compétition. Ce qui confirme les avancées significatives de l'escrime sénégalaise au plan continental grâce au travail de ces techniciens. Cette troisième place est donc à saluer, à encourager, pour une jeune fédération qui avait en face d'elle des formations aussi rompues que l'Egypte, la Tunisie, le Maroc ou l'Algérie. JO de Pékin : Anissa Khelfaoui prématurément éliminée En escrime, l'Algérienne Anissa Khelfaoui, (17 ans) a été éliminée (au fleuret) dès les 32es de finale par l'Américaine Hanna Thompson (11 touches à 2). Elle s'attendait à beaucoup mieux. L'escrimeuse algérienne a quitté prématurément le tournoi individuel de fleuret dames des jeux Olympiques 2008 en s'inclinant dès le 1er tour devant la professeure de la discipline de Baltimore, Hanna Thompson, 25 ans. C'est un résultat attendu pour la jeune Algérienne de 17 ans, qui s'est qualifiée aux jeux Olympiques 2008 de Pékin après avoir remporté à Casablanca la finale du fleuret dans le tournoi qualificatif zonal, en catégorie 63 kg dames. Malgré son jeune âge, la jeune émigrée, sous les couleurs de l'Algérie, son pays natal, a démontré de bonnes qualités techniques et physiques qui lui ont permis de s'illustrer face à une spécialiste de l'épreuve durant une grande partie du duel. Cependant, elle n'était pas à son meilleur niveau, jouant avec précipitation et manquant de concentration dans ses attaques, des erreurs bien exploitées par son adversaire qui a trouvé ainsi la faille pour riposter et glaner des points précieux. Notre représentante, qui a réussi à marquer 3 points lors de ce combat inégal, n'a pas résisté aux assauts répétés de l'Américaine, qui a mené jusqu'à la fin de la première période. Hanna Thompson, profitant du relâchement, de l'inexpérience et du passage à vide de l'Algérienne, qui s'est contentée de se défendre, a poursuivi sa domination en deuxième période pour l'emporter avec 8 points d'écart. Anissa n'était pas du tout surprise par le résultat car elle connaissait la valeur de son adversaire qui ne lui a laissé aucun répit. Elle a fait part de sa grande déception, mais ce n'est que partie remise. Elle n'a que 17 ans et pense déjà à Londres 2012. L'Algérie à la 3e place avec 4 médailles au championnat arabe La participation de l'Algérie à la 18e édition des championnats arabes d'escrime organisée au Caire du 27 novembre au 1er décembre a été couronnée par une moisson de quatre médailles et une 3e place après l'Egypte et le Koweït. La sélection nationale a arraché trois médailles d'argent, respectivement au fleuret, à l'épée et au chiche par équipes (dames). Dans le concours individuel de chiche (dames), Anissa Khalfaoui a décroché pour sa part la médaille de bronze. La 18e édition des championnats arabes d'escrime, qui a regroupé 11 pays, s'est déroulée dans une salle du Cairo Stadium. La compétition, qui a vu la participation de 200 athlètes des deux sexes, a été marquée par une rude concurrence, notamment entre l'Egypte (tenant du titre), l'Algérie, le Koweït, la Jordanie et le Qatar. Cinq médailles pour l'Algérie aux 1ers championnats d'Afrique cadets et juniors Le Sénégal a remporté les 1ers championnats d'Afrique cadets et juniors d'escrime qui ont pris fin au pavillon des sports du Stade Modibo Keita de Bamako (Mali), avec un total de 16 médailles. L'Algérie, a de son côté glané 5 médailles. Remportées dans les deux catégories, elles sont ainsi réparties en individuel. Elles sont l'œuvre de Khelfaoui Anissa au fleuret, de Gana Lilia à l'épée, de Benchehima Fares au sabre, de Zerabib Khadidja au fleuret. Le Sénégal a été suivi de l'Algérie, du Mali, pays hôte, et de la République démocratique du Congo, selon le classement fourni par la Fédération malienne d'escrime. Les championnats d'Afrique, les premiers du genre dans les catégories cadets et juniors, a réuni pendant trois jours (de jeudi à samedi), dans la capitale malienne, les représentants de 7 pays. Il s'agit de l'Algérie, du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Togo, de la République démocratique du Congo et du Sénégal. Un total de 12 pays avait été initialement annoncé. La débâcle des Verts aux Jeux africains Les six escrimeurs algériens engagés aux jeux Africains ont été éliminés par des adversaires tunisiens, sud-africains et sénégalais. Pour l'épreuve de l'épée individuelle (hommes), Daïdj Abderrahmane a été battu aux 8es de finale par le Tunisien Ferjani Mohamed-Ayoub par 15 touches contre 9, après avoir éliminé le Tunisien Chourou Maher aux 16es de finale sur un score de 15 touches contre 13. Pour sa part, Bennour Farid a perdu, au 16es de finale devant le Sud-Africain Wood Michael sur un score de 14 touches contre 9, alors que Ouanis Abdelhafid a été disqualifié après un combat à suspense, devant le Sénégalais Diallo Cheikh Omar par 15 touches contre14. Quant au sabre individuel (dames), la Tunisienne Besbès Hela n'a pas eu beaucoup de difficultés à faire écarter, aux 16es de finale, de la course l'Algérienne Khadache Assia, en enregistrant un score de 15 touches contre 2, au moment où Boudeb Widad a été battue par la Tunisienne Besbès Azza par 15 touches contre 5. Auparavant, Boudeb a été qualifiée lors des 16es de finale, après un combat serré face à la Sud-africaine Gosher Shelley avec 15 touches contre 12, alors que Ferguane Mounia n'a pas dépassé le stade des poules. A noter que les pays participant au deuxième jour en épée masculine individuelle sont l'Algérie (3), l'Egypte (3), l'Afrique du Sud (3), la Tunisie (3) et le Sénégal (2). En sabre féminin individuel, le groupe est composé de l'Algérie, de l'Egypte, de l'Afrique du Sud, du Sénégal et de la Tunisie avec 3 athlètes par pays. Hier matin, la débâcle des escrimeurs s'est poursuivie dans l'épreuve du sabre avec l'élimination de Reda Benchehima, de Salim Dekkiche et de Hicham Gana. Le premier a été sorti en 16es de finale, le second dès le premier tour mais c'est le cas du dernier qui pose problème. Il s'agit d'un émigré qui a bénéficié d'une bourse de préparation et qui a eu le privilège d'avoir son entraîneur français auprès de lui. C'était une de nos plus sérieuses chances de médaille. Il a été sorti par un Sénégalais, inconnu jusque-là, qui n'avait que deux ans de pratique. Une franche désillusion comme pour celle de Zahra Gamir, éliminée par une Tunisienne, également inconnue et que l'on voulait présenter comme une escrimeuse de niveau mondial. M. G.