Au forum du quotidien d'El Moudjahid, le chercheur en histoire, Mohamed Lakhdar Zeghidi, a retracé le parcours de Hocine Aït Ahmed depuis la conférence de Bandung en 1955, où il était à la tête de la délégation algérienne. Le moudjahid Aït Ahmed fut également le premier représentant du FLN auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU). C'est dans ce cadre qu'il avait redoublé d'efforts pour tenter, en compagnie de M'hamed Yazid, de convaincre la communauté internationale de la légitimité de la lutte du peuple algérien pour son droit à gérer son propre destin. En plus de son parcours de diplomate, le débat a porté sur le rôle d'Aït Ahmed sur tous les fronts de la guerre de Libération. Un de ses camarades de classe au lycée de Ben Aknoun, Saïd Chibane, a décrit le profil d'un « homme fidèle à ses principes », depuis les massacres du 8 Mai 1945 qui avaient déclenché une prise de conscience nationale face à la barbarie du système colonial. Aït Ahmed avait alors intégré le PPA-MTLD. Après son désaccord avec le courant Messali El Hadj, Aït Ahmed était persuadé, comme tant d'autres figures du mouvement nationaliste, que le moyen de libérer le pays était la lutte armée. L'Organisation spéciale (OS) était ainsi née. Dans le feu de la guerre, Aït Ahmed fut arrêté le 22 octobre 1956 par l'armée française, en compagnie de Ben Bella, Mostefa Lachref, Mohamed Boudiaf et Mohamed Khider, suite au détournement de leur avion devant se rendre de Rabat à Tunis. Il avait auparavant, en 1949, organisé l'attaque de la poste d'Oran pour consolider le financement de la guerre. Saïd Chibane a ajouté en substance qu'Aït Ahmed avait donné la priorité au combat pour l'indépendance du pays, reléguant au second plan différents dossiers, notamment culturel, tels que la question amazigh. Pour sa part, le colonel Lakhdar Bouregaâ a évoqué l'œuvre et la vie d'Aït Ahmed après l'Independence. Il a retracé les différentes phases de la création du parti Front des forces socialiste (FFS) et ses efforts pour fédérer les différents courants politiques avec le slogan « un changement sans combat sanglant ». « L'intelligence de cet homme et sa diplomatie ont permis à l'Algérie post-indépendante d'éviter une guerre civile en juillet 1963 », a-t-il dit. Aït Ahmed a écrit plusieurs ouvrages.