Que devient Mourad Fodhili ? Je suis toujours dans le football. Après avoir raccroché les crampons, je me suis reconverti en entraïneur. J'ai déjà drivé les équipes de Sedrata et de l'USM Aïn Beïda mais cette saison je n'ai pu suite à mes problèmes de santé. J'ai une artère bouchée au niveau du cerveau. Ce sont les séquelles de la chute dont j'ai été victime en 2005 à Sétif lors d'un match de championnat disputé avec le MCA face à l'Entente locale. Je devrais bientôt subir une intervention chirurgicale.
Comment passez-vous votre temps libre ? Je suis quelqu'un de très proche de sa famille. Dès que j'ai du temps libre, je suis entouré de ma petite famille ou de mes amis proches.
Que vous a apporté le football ? Plein de choses. Il m'a permis de me faire un nom et de connaître beaucoup de gens.
Suivez-vous l'actualité du football national ? Bien que je ne sois pas branché comme avant, disons que je suis au courant de ce qui s'y passe. Même si des fois je n'ai pas trop le temps pour voir les matches du MCA, mon équipe du cœur, je me renseigne auprès de mes amis pour connaître le résultat.
Que pensez-vous du MCA version Mouassa ? Le MCA est une équipe tout juste moyenne. En tout cas, moi personnellement, le MCA de cette saison ne m'a guère convaincu même s'il a réussi à boucler la phase aller du championnat en tête du classement. Je ne suis pas du tout satisfait par la qualité du jeu proposé par l'effectif actuel. Jusqu'à présent, seuls deux joueurs sortent du lot. Il s'agit des jeunes Cherif El Ouazzani et Chita. Pour les autres, personne n'a encore montré grand-chose.
Quel est votre avis sur le retour d'Omar Ghrib aux affaires du club ? Je l'ai toujours dit et je le redis encore une fois, Omar Ghrib n'a pas l'étoffe pour diriger un aussi grand club comme le MCA. J'étais contre son retour. Qu'il arrête de mentir aux gens en affirmant gérer le club avec son propre argent. Je le défie de le prouver. A ma connaissance, il n'y a pas un président qui vienne dépenser de l'argent sans contrepartie. La plupart viennent pour des intérêts bien précis. Je pense qu'un changement radical s'impose au MCA. Avec tous les moyens mis à la disposition du club par la Sonatrach, n'importe qui pourrait diriger le Mouloudia.
Selon vous, l'EN a-t-elle les moyens de briller lors de la prochaine CAN ? Je vais sans doute vous étonner mais je reste pessimiste quant aux chances de notre sélection nationale de réaliser un bon parcours. Notre équipe n'a pas encore l'étoffe d'un grand d'Afrique comme le prétendent certains. Ce qui me laisse penser qu'elle n'ira pas bien loin dans ce tournoi prévu. Jusqu'à présent, le onze national n'a pas eu de véritable match référence. Hormis le Cameroun et le Nigeria dernièrement, il n'a rencontré que des équipes de second rang pour ne pas dire modestes. Je pense que ce rendez-vous de la CAN où il a hérité d'un groupe plutôt relevé avec des équipes solides, constitue un véritable test pour la bande à Leekens.
Un mot sur le phénomène de la violence dans les stades ? C'est vraiment malheureux de voir de telles scènes dans nos stades. Tout cela est dû à l'absence d'une culture sportive chez nos supporters. Le fair-play est quasi inexistant dans la plupart des arènes sportives. Personne ne tolère la défaite. Je pense aussi que le retrait des forces de l'ordre des enceintes sportives décidé en début de saison, aura été une grossière erreur. Qu'on le veuille ou non, on ne pourra organiser la moindre manifestation qu'elle soit sportive ou autre sans la présence du service d'ordre. Ce serait un suicide.
Votre ancien club, l'USMAB, ne forme plus de joueurs comme c'était le cas avant. Quelles sont les raisons ? Aïn Beïda a été un grand club qui a enfanté des joueurs comme Bentayeb, Kherkhache, Zeghdoud, Boursas et Amokrane. Je pense que depuis la disparition de feu Amar Benboudriou, celui qui avait mené l'USMAB lors de sa période dorée de 1995 à 1997, personne n'a pu remettre sur les rails le club. Malheureusement, Aïn Beïda continue de végéter dans les divisions inférieures. J'espère que l'équipe retrouvera un jour son lustre d'antan, c'est mon souhait le plus cher. Les autorités locales doivent mettre la main dans pâte pour permettre à ce grand club de retrouver la place qui lui sied.
Beaucoup s'interrogent encore sur votre courte aventure en sélection nationale alors qu'à cette époque, vous faisiez partie des meilleurs à votre poste. Comment expliquez-vous cela ? Franchement, ça reste une énigme pour moi d'autant qu'en cette période, je brillais de mille feux au sein de mon club, le MCA. Jusqu'à ce jour, je n'ai pas d'explication à cette mise à l'écart même si certains avaient avancé le fait que ma convocation était juste un moyen pour attirer les supporters du MCA au stade. Je pense que le sélectionneur de l'époque, Saâdane, m'a lésé au même titre que les anciens gardiens de but du CAB, Fouad Cheriet et Issad Bourahli.
De nombreux ex-internationaux viennent de passer le stage pour l'obtention de la licence d'entraîneur CAF C mais pas vous. Qu'en est-il au juste ? Moi-même je n'arrive pas à comprendre comment les choses fonctionnent au sein de cette Direction technique nationale de la FAF. En 2011, du temps de Laroum, le stage pour l'obtention de la licence FAF 2 concernait tous les ex-internationaux dont je fais partie. Maintenant, avec Toufik Korichi, ce genre de stages est consacré uniquement aux ex-internationaux ayant disputé au moins un match officiel, ce qui n'est pas mon cas. Autrement dit, les ex-internationaux ayant joué uniquement les matches amicaux ne sont pas concernés. A l'époque, on nous avait même promis de nous faire passer d'autres stages. Mais depuis, personne ne nous a contactés ni même pour une quelconque explication. Cela me fait mal au cœur de voir des gens n'ayant rien à voir avec le football mais qui ont la possibilité d'obtenir ce diplôme avec leurs propres moyens, alors que nous qui avons tout donné au football national, sommes marginalisés.
Quel est votre meilleur souvenir ? La saison formidable avec le MCA en 2005. Je peux même vous confirmer que c ́est la meilleure de toute ma carrière même si j'ai passé des moments inoubliables avec mon ex-club l'USM Aïn El Beïda notamment en 1995 lorsque nous sommes arrivés aux quarts de finale de la CAF. Il y a aussi la coupe d'Algérie en 2008 avec la JSMB, qui reste le seul trophée remporté durant ma carrière.
Votre plus mauvais souvenir... La méchante qui m'a éloigné des terrains lors de la saison 2005/2006 durant une longue période. Cela m'avait beaucoup affecté d'autant que j'étais au sommet de ma forme.