Lors d'une conférence de presse, animée jeudi dernier au siège du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune a présenté le bilan annuel des activités de son parti et évoqué les grands événements qui ont marqué la scène économique et politique nationale et internationale. Elle n'a pas caché son mécontentement au sujet du contenu de la loi de finances 2017. Elle a déploré les augmentations des prix des carburants et des produits alimentaires. La secrétaire du PT a soutenu que « le gouvernement est au courant de la situation politique et économique du pays ». Elle a interpellé le président de la République pour qu'il intervienne avec une loi de finances complémentaire. « La loi de finances n'est pas un texte coranique, on peut intervenir à n'importe quel moment pour apporter des modifications », a-t-elle ajouté. Elle a par ailleurs mis en garde contre tout appel à des mouvements de protestation « dont les conséquences risqueraient de compromettre la sécurité publique », affirmant que sa formation était en faveur d'une « grève organisée et légale pour préserver les acquis socioprofessionnels des travailleurs ». Elle a fait remarquer que « la grève pour revendiquer des droits légitimes dans un cadre organisé et sous la bannière d'un syndicat est un droit constitutionnel garanti à toutes les catégories sociales ». Elle s'est dite ensuite convaincue que le gouvernement renoncera, tôt ou tard, à la politique des subventions des produits de large consommation durant les trois prochaines années. « Seuls les moyens financiers peuvent rétablir la confiance des Algériens et leur sérénité », a-t-elle dit. Le peuple, a poursuivi Mme Hanoune, est tout à fait conscient de la situation que connaît l'économie nationale. Pour elle, il n'est pas trop tard pour corriger les erreurs et choisir le juste milieu, l'Algérie disposant de moyens. S'exprimant, par ailleurs, sur l'actualité internationale ; Hanoune a exprimé sa profonde préoccupation quant à la situation en Afrique. Elle a cité notamment « l'implantation de bases militaires impérialistes en Tunisie et au Sahel ». « Ce sont des menaces pour la sécurité de ces régions et elles peuvent porter atteinte à notre pays », a-t-elle conclu.