Le secrétariat du bureau politique du Parti des travailleurs (PT), qui s'est réuni, hier à Alger, a exprimé sa plus grande inquiétude quant aux événements que connaît le pays. Dans un communiqué rendu public, le parti de Louisa Hanoune se dit "surpris et stupéfait par la réaction des pouvoir publics, notamment celle du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui, au lieu d'entendre raison et tenir compte du rejet des travailleurs de la suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge, refuse de retirer son projet de loi et veut le faire adopter par un passage en force". Le SBP du PT considère, dans ce sens, "irresponsables et provocateurs les propos du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui avait osé déclarer que ceux qui veulent maintenir la retraite anticipée et sans condition d'âge veulent provoquer la faillite de l'Etat". Parlant des Caisses sociales, le parti des travailleurs se demande bien "qui donc est responsable de leur faillite, si faillite il y a ? Qui est responsable du travail informel (plus de 5 millions de travailleurs) ? Qui est responsable de la collecte des cotisations et donc d'empêcher les fausses déclarations de salaires qui occasionnent un manque à gagner évalué à plusieurs milliards de dinars ? Qui n'a cessé d'exonérer les patrons, leur faisant des cadeaux à coup de milliards de dinars et sans aucune contrepartie ?". Le Parti des travailleurs semble avoir la réponse et suggère : "N'est-ce pas les fraudeurs qui refusent de payer leurs impôts (9 981 milliards de dinars non recouvrés jusqu'à 2013), de rembourser leurs crédits économiques qui ont provoqué le déficit du Trésor public ? Qui donc les membres du gouvernement, qui agissent pour discréditer le mouvement de grève, pensent-ils tromper lorsqu'ils veulent faire croire que le mouvement de protestation des travailleurs est un mouvement politique ?" À l'inverse, poursuit le PT, "nous sommes en droit de nous poser la question suivante : que veulent provoquer dans le pays les initiateurs de ce projet de loi de retraite ?". Le SBP du PT a également exprimé "son inquiétude profonde" sur le contenu du projet de loi de finances 2017 présenté par le ministre des Finances devant les membres de la commission des finances et du budget de l'APN. "Au lieu de la prise en charge des préoccupations de la majorité du peuple qui exprime sa détresse par des grèves et des émeutes, c'est une véritable guerre sociale et économique qui lui est déclarée. Ce projet de loi de finances, s'il est adopté tel qu'il est, plongera le pays dans une sévère récession avec des incidences incommensurables sur les entreprises, les différents secteurs et l'emploi,... et plus généralement aggravera les conditions de vie déjà fragilisées", est-il noté dans le même communiqué. Le parti de Louisa Hanoune n'a pas aussi caché son mécontentement par rapport aux déclarations du président (P/FLN) de la commission des finances de l'APN qui avait qualifié la question du recours à l'endettement extérieur de "non tabou". Sur ce chapitre, le SBP du PT considère "comme un crime contre la nation tout acte susceptible de compromettre la souveraineté nationale dont l'endettement extérieur qui a tant coûté au pays par le passé". Le Parti des travailleurs "met en garde les autorités sur le risque de provocation de rupture totale des liens positifs qui lient le citoyens à l'Etat" et "en appelle au président de la République pour ordonner le retrait des projets de loi sur les retraites et la santé et l'avant-projet de loi portant code du travail". Mehdi Mehenni