Le secrétariat du bureau politique du PT, qui s'est réuni hier, s'est dit surpris par la réaction des pouvoirs publics qui au lieu d'entendre raison refusent de retirer le projet et veut le faire adopter par un passage en force. Le Parti des travailleurs (PT) suit de très près le mouvement de protestation des syndicats autonomes. Une action qui a trouvé, selon l'instance dirigeante de cette formation, un écho favorable chez tous les travailleurs algériens, par-delà leurs appartenances ou penchants syndicaux, dans les différents secteurs d'activité. Le secrétariat du bureau politique du PT, qui s'est réuni hier, s'est dit surpris par la réaction des pouvoirs publics, notamment celle du ministère du Travail qui, au lieu d'entendre raison et de tenir compte du rejet des travailleurs de la suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge, refuse de retirer le projet et veut le faire adopter par un passage en force. Le PT dénonce les propos provocateurs du ministre du Travail accusant les grévistes de vouloir provoquer la faillite de l'Etat. «Mais qui est responsable de la faillite des caisses sociales, si faillite il y a ? Qui est responsable du travail informel ? Qui est responsable de la collecte des cotisations et donc d'empêcher les fausses déclarations de salaires qui occasionnent un manque à gagner évalué à plusieurs milliards de dinars», se sont interrogés les membres du bureau politique du PT, convaincus que la démarche du gouvernement ne trompe personne. «Le gouvernement est-il aveugle pour ne pas voir que déjà avant qu'il ne s'applique, son projet de loi a causé la ruée des travailleurs vers les caisses de retraite, vidant les institutions et les entreprises de leurs meilleurs cadres», se demande le PT, qui pense que ces départs vont non seulement créer des déficits irremplaçables, mais aussi mettre en péril des entreprises et faire capoter des plans de relance de production de plusieurs milliards de dollars. Pour ce parti, le gouvernement ferait mieux d'ouvrir les portes du dialogue au lieu de recourir à la menace et à l'intimidation. De ce fait, le PT condamne cette atteinte au droit de grève et aux libertés syndicales et appelle le gouvernement à la raison en procédant au retrait du projet. «Au lieu de la prise en charge des préoccupations de la majorité du peuple qui exprime sa détresse par des grèves et des émeutes, c'est une véritable guerre sociale et économique qui lui est déclarée», accuse le bureau politique du PT, qui a exprimé son inquiétude sur le contenu du projet de loi de finances 2017. Ce projet, s'il était adopté tel quel, plongera, selon le PT, le pays dans une sévère récession avec des incidences incommensurables sur les entreprises, les différents secteurs et l'emploi. Par ailleurs, le parti de Louisa Hanoune a affiché son inquiétude de l'installation de bases militaires américaines dans des pays de la région, dont le Niger, en estimant qu'elles constituent «une menace directe sur la souveraineté et la sécurité nationales». Le bureau politique du PT «considère comme un danger imminent l'installation de ces bases militaires américaines abritant des drones dans des pays limitrophes et que la présence militaire américaine à nos frontières de l'est (Tunisie) constitue une menace directe sur la souveraineté et la sécurité nationales». Pour le PT, l'implantation de «bases militaires impérialistes en Afrique du Nord et au Sahel» constitue une menace contre la sécurité «de l'ensemble de la région et plus particulièrement notre pays, cible privilégiée des gouvernements des grandes puissances qui ne cessent d'exercer leurs pressions par divers moyens pour imposer un reniement des positions historiques de l'Etat algérien, notamment sur la non-ingérence et la non-implication de l'Armée nationale populaire dans des conflits hors des frontières nationales».