Du moins les enquêteurs restent formels sur le risque d'attentat durant les fêtes du Nouvel An dans plusieurs villes de Turquie, suscitant tout au long du mois de décembre de nombreuses arrestations et perquisitions. A cet effet, une mise en garde américaine a été adressée, le 30 décembre, assure le chroniqueur de Hürriyet Abdulkadir Selvi. La main criminelle de Daech se révèle incontournable. La signature a été revendiquée pour la première fois dans un communiqué par Daech. La Turquie est engagée dans une vaste offensive menée à Al-Bab, au nord de la Syrie, pour déloger les terroristes. Mais deux jours après l'attaque sanglante, les zones d'ombre persistent. L'auteur, toujours en fuite, est activement recherché. Tout en décrétant un black-out, notamment sur les vidéos interdites de diffusion, Ankara a lancé une enquête qui « se poursuit de façon très minutieuse », selon le Premier ministre turc Binali Yildirim. Le nouveau bilan des victimes, évoqué par l'agence de presse turque Anadolu citant des sources non identifiées au ministère de la Justice, fait état de la mort de 27 étrangers (contre 15 initialement recensés) et de 11 Turcs, une victime non identifiée. Il s'agit principalement de trois Jorda-niens, trois Libanais, trois Irakiens, un Tunisien, une Franco-Tunisienne, deux Maro-cains, deux Indiens, un Libyen, un Belgo-Turc, une Israélienne, un Koweïtien, et « plusieurs » Saoudiens (cinq selon le quotidien saoudien Asharq Al-Awsat) auxquels sont venus s'ajouter une Canadienne, annoncée par le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et une citoyenne russe, évoquée par l'agence TASS. Les « sept minutes de chaos » qui ont ébranlé le monde payant un lourd tribut au terrorisme de la duplicité occidentale avérée ont manifestement traduit la priorité turque : la lutte contre l'allié d'hier qui a mené en 2016, 4 attentats sur le sol turc. Elle est exacerbée par la contagion syrienne qui a dicté, surtout à la faveur du rapprochement entre la Russie et la Turquie, un changement de stratégie. « Nous savons que ces attaques perpétrées par différentes organisations terroristes qui ciblent nos citoyens ne sont pas étrangères aux incidents survenus dans notre région », a relevé le président Erdogan, déterminé « à éradiquer les attaques et les menaces contre notre pays à la racine ». Face aux partisans du chaos, il a appelé à l'union sacrée des Turcs pour mettre en échec « les attaques abominables » et les projets de déstabilisation de la Turquie.