Un groupe de travail composé d'experts nationaux a été installé récemment. Il s'est fixé pour mission d'élaborer un programme relatif à l'efficacité énergétique qui sera présenté, au cours du premier semestre 2017, devant le Parlement européen. Il se déclinera en deux grands projets dans le secteur des énergies renouvelables. Le président du groupe, l'expert international en énergie Toufik Hasni, a précisé que ces deux projets seront débattus au Parlement européen sous la tutelle des autorités algériennes et dans le cadre de la politique européenne de voisinage. « Le but est d'inciter les opérateurs économiques européens à investir et à financer des projets dans les énergies renouvelables dans notre pays », nous a-t-il confié. Ce groupe de travail a déjà défendu l'idée des deux projets devant la commission du Parlement européen le mois dernier. « Après que la commission a approuvé et adopté l'idée de projets, nous les présenterons devant le Parlement », a-t-il ajouté. Le premier projet consiste à financer, par l'Union européenne, l'interconnexion entre les réseaux d'acheminement d'énergie algérien et européen. Le deuxième projet est relatif à la production d'électricité à partir des gaz torchés pour le développement de l'agriculture dans le sud de l'Algérie. « Il est prévu de récupérer les gaz torchés actuellement gaspillés et l'hybridité solaire pour fabriquer l'électricité au profit de l'agriculture dans tout le Sud algérien », explique notre interlocuteur. Dans le contexte de valorisation des énergies renouvelables, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a annoncé dernièrement le lancement d'un appel d'offres national et international pour la production de 4.000 MW en 2017 à partir de sources renouvelables. La mise en œuvre du programme national de développement des énergies renouvelables prend forme. « Cet appel a de fortes chances d'aboutir à condition que le climat des affaires en Algérie soit plus favorable au développement des énergies renouvelables. Dans ce secteur, les investissements sont très lourds et exigent des garanties importantes », estime Hasni. Ce dernier fait remarquer que le programme national de développement des énergies renouvelables visant la production de 22.000 MW d'ici à 2030 est au ralenti à cause justement du climat des affaires qui ne facilite pas les investissements. « La dépréciation continue du dinar compte parmi les facteurs qui pourraient freiner ce type d'investissement. Mais cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de solutions. Ces dernières existent pour rassurer surtout l'investisseur étranger », soutient-il. Pour revenir à l'appel d'offres, Boutarfa a soutenu qu'il est exigé de l'investisseur de fabriquer localement une partie des éléments du dispositif transformant l'énergie renouvelable en énergie électrique. Il s'agit notamment des panneaux solaires.