• Le tombeau est témoin de la grandeur de notre civilisation ancestrale. Trônant sur une colline, le Mausolée royal de Mauritanie, communément appelé le Tombeau de la Chrétienne, situé à Sidi Rached, wilaya de Tipasa, est semblable à un belvédère surplombant deux tableaux merveilleusement esquissés par la nature. Soutenu presque de toutes parts par la forêt, ce parc archéologique, fouetté souvent par la brise marine, offre du côté nord une vue imprenable sur la Méditerranée et dévoile une vue d'ensemble sur une bonne partie de la côte de Tipasa. Au sud, la plaine de la Mitidja dont les champs s'étendent jusqu'à Blida, est similaire, en cette saison printanière, à une toile aux couleurs chatoyantes sous l'effet magique des rayons du soleil. « Pour moi, le Tombeau de la Chrétienne est semblable à un précieux rubis incrusté sur un anneau qui scelle depuis l'antiquité et à jamais le sort de la mer et de la Mitidja, ici à Tipasa» raconte El Ouhed, un poète de Tipasa. Pour ceux qui ne connaissent pas encore le Mausolée royal de Mauritanie, il s'agit d'une imposante structure de pierres aux dimensions pharaoniques. La fiche technique du site indique que sa circonférence est de 185,50 mètres, son diamètre est de 32,40 mètres pour une hauteur de 32,40 mètres. «A l'extérieur, il présente 60 colonnes engagées de type ionique et 4 fausses portes. On pénètre dans le monument par une porte basse et étroite sous la fausse porte de l'est. A l'intérieur, après avoir traversé un caveau et un vestibule, on accède par un couloir circulaire à deux autres caveaux, le second étant orné de trois niches à l'ouest, au nord et au sud», peut-on lire sur une plaque. Pour accomplir un pèlerinage dans cet écrin gorgé de notre histoire antique, on doit d'abord quitter la RN11, principal axe routier du littoral de Tipasa, pour ensuite entamer une ascension sur une route serpentée reliant le territoire de la commune de Aïn Tagouraït à Sidi Rached. Arrivé au sommet de la colline, on bifurque à gauche pour emprunter un autre chemin. A partir de là, il ne reste que quelques centaines de mètres à parcourir pour atteindre le monument. Dès l'entrée, on est obligé de s'acquitter de 50 DA pour stationner dans un parking mitoyen au Mausolée. Il faut dire que le parking qui arrive difficilement, notamment durant les week-ends, à contenir tous les véhicules et bus des visiteurs, est dans un bon état. «On ne risque rien lorsqu'on stationne son véhicule ici. Je veille personnellement sur toutes les voitures», précise Mohamed, un jeune habitant la localité et gérant de cette aire de stationnement. « Durant les vacances, comme c'est le cas ces jours-ci, les visiteurs viennent pratiquement de toutes les régions d'Algérie. Mais, c'est durant les week-ends qu'on enregistre le plus de monde, dont la majorité sont des familles», ajoute-t-il. « Généralement, les visiteurs ont le loisir d'opter soit pour une visite du Mausolée ou bien de pique-niquer sous l'ombre des arbres de la forêt», confie un employé du restaurant, situé à côté du parking. Cela dit, pour ceux qui choisissent de se recueillir sur la tombe monumentale de Cléopâtre de Céléné, épouse de Juba II, il faut débourser encore 20 DA. « L'endroit est vraiment magnifique. Le tombeau est témoin de la grandeur de notre civilisation ancestrale. En outre, on a droit à des vues imprenables», souligne avec une note d'émerveillement une mère de famille en compagnie de ses deux enfants. Son mari, en revanche, regrette l'absence de guides. « Une multitude de questions à propos de cette page de notre histoire me taraudent l'esprit, malheureusement personne ne peut me fournir la moindre réponse. A part ce panneau qui décrit le monument, on n'a même pas droit à une brochure relatant la vraie histoire de la reine enterrée ici. Dommage, on reste sur notre faim» se désole-t-il. En attendant que les responsables des lieux daignent mettre à la disposition des visiteurs les services d'un guide ou des brochures relatant l'histoire de l'un des plus célèbres Mausolées de l'Algérie, les pèlerins se contentent de profiter de la beauté du site.