Le directeur dénéral de l'Institut algérien de normalisation, Mohamed Chaïeb Aissaoui, a interpellé, hier, les opérateurs économiques et les entreprises algériennes à s'inscrire dans le processus de normalisation et de qualité, car, atteste-t-il, « le niveau acquis actuellement en ce sens est insuffisant ». L'instance que préside Aïssaoui a certifié jusque-là aux normes ISO 9001, 1.100 produits. Un seuil qu'il considère « loin du compte », même si, tient-il à faire remarquer, l'Algérie occupe actuellement la 42e position en termes de certification ISO 9001, devançant ainsi l'Egypte et l'Afrique du Sud. « Je ne suis pas alarmiste et je ne rejette pas la balle uniquement dans le camp des opérateurs. Faute de communication avec la partie concernée, la certification n'arrive toujours pas à s'ériger en tant que culture. La volonté politique existe, elle est réelle, mais jusqu'à quand va-t-on différer nos démarches», déclare-t-il lors de son passage au forum d'El Moudjahid. A l'échelle arabe, et plus précisément dans le cadre de la zone arabe de libre échange, il existe plus de 8.800 normes. Pour y adhérer, il faudrait répondre à des critères d'accès, indique-t-il à l'occasion de la journée arabe de normalisation. Le même principe est valable pour le marché européen ou autres, imposant aujourd'hui plus qu'hier le respect de la formule « qualité, prix, délai ». Le chiffre d'affaires de l'institut qu'il préside a multiplié par cinq depuis sa création. Ce qui démontre qu'il s'est mis au diapason des exigences avec l'aide des pouvoirs publics. Politique qui commence à se dessiner, dira Aïssaoui, qui s'élève par ailleurs contre la non-exploitation des programmes de mise à niveau des entreprises, avec tous les moyens qu'ils garantissent aux opérateurs et qui ne sont pas utilisés à bon escient. Au plan énergétique, Aïssaoui affirme que l'Algérie a un bon savoir-faire, mais il reste encore à vendre l'image de nos produits à l'extérieur en s'orientant beaucoup plus vers l'exportation. Dans ce sillage, il fera savoir qu'une convention de partenariat avec les Américains sur la normalisation énergétique sera signée à la fin du premier semestre de cette année. Côté agriculture, le directeur général de l'IANOR est convaincu que l'avenir sont les produits agricoles. Il salue au passage le projet initié par le département de l'Agriculture portant réalisation de 500 fermes conformément à la logique de label et de qualité. Le conférencier affirme que le coût de la normalisation n'est pas cher, ne dépassant pas les cinq millions de dinars dont quatre millions sont couverts par l'Etat. Interrogé notamment sur la qualité des jouets pour enfants, Aïssaoui reconnaît qu'il existe une insuffisance en termes de laboratoires de contrôle de qualité et les «normes existantes ne sont pas totalement appliquées». Le retrait des produits doit se faire sur décision de justice, déclare-t-il en précisant que l'IANOR vise à atteindre 2.000 entreprises certifiées ISO 9001 d'ici à 2012 à 2013 avant de toucher 3000 entreprises en 2014. L'IANOR a élaboré en 2010 quelque 700 normes algériennes touchant plusieurs secteurs de production et de services et cet organisme table sur la création de 1.000 nouvelles normes algériennes en 2014. De plus, 150 produits devraient obtenir leur certification à la fin de l'année en cours