Photo : Archives. L'Algérie n'a pas totalement renoncé au projet Desertec. Preuve en est, des représentants de cet organisme sont attendus dans quelques semaines pour discuter des « conditions » algériennes à traduire dans le cadre d'un partenariat « qui tient compte en premier lieu de l'intérêt de l'économie nationale », a fait savoir M. Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines auditionné, hier, par la commission des affaires économiques, de développement, du commerce et des statistiques de l'APN. Le ministre est intransigeant. Il ne sera nullement question de ramener les équipements et les technologies nécessaires pour le développement de l'énergie renouvelable, sans garantir des marchés à long terme pour l'exportation de l'électricité. Tous les partenaires européens sont invités à investir dans ce domaine « sans distinction aucune », durant une année ou deux, le temps de mettre en place des usines en ce sens, indique-t-il en précisant que les discussions sont toujours en cours avec le partenaire allemand, à condition de bien connaître les objectifs escomptés. En tout, 65 projets dans le domaine des énergies renouvelables ont été arrêtés par le gouvernement à concrétiser à l'horizon 2030. Dans ce sillage, le ministre a fait savoir aux députés, membres de cette commission, qu'une réunion est prévue dans une semaine avec des industriels algériens pour expliquer les contours du programme portant énergies renouvelables adopté dernièrement par le gouvernement dans l'optique de réfléchir sur les assises de ce projet. Et une autre réunion est envisagée également dans quelques jours avec les chercheurs et professeurs universitaires de l'Enseignement supérieur dans le but de mettre en place des équipes multidisciplinaires en collaboration avec le département de l'Energie et des Mines. Ne cachant pas que le coût de cette énergie est largement supérieur à l'énergie classique, M. Youcef Yousfi fait remarquer que des efforts à haut niveau sont en train de se faire pour encourager l'instauration de cette culture de l'énergie renouvelable, en annonçant à titre d'exemple le cas des 20 villages solaires que Sonelgaz compte récupérer en tenant compte du volet formation en termes de maintenance ayant freiné leur mise en fonction depuis des années. LE NUCLEAIRE INCONTOURNABLE Par ailleurs, et en réponse à une question d'un député, le ministre profite de l'occasion pour interpeller les membres de la chambre basse en vue de contribuer à travers une initiative parlementaire à l'augmentation des prix du gasoil. Revendication déjà refusée par le passé à deux reprises en plénière. Au sujet d'une éventuelle augmentation des prix de l'énergie, Yousfi écarte catégoriquement cette éventualité en disant : «il ne faut pas toucher à la subvention qu'apporte l'Etat à l'énergie, mais le gaspillage ne sera plus toléré. Il ne faut pas que Sonelgaz soit ruinée plus qu'elle ne l'est actuellement ».En ce sens, il fera savoir à l'assistance que des textes concernant justement l'économie de l'énergie sont en phase d'élaboration pour remplacer, par exemple, les lampes classiques par des lampes économiques, de mettre en circulation plus de 100 bus à gaz naturel compressé…et ce dans le cadre de la révision globale des statuts de Sonelgaz. Le ministre fait savoir que le rapport définitif concernant la réalisation de la raffinerie de Tiaret est en étude au niveau du gouvernement, à condition de tenir compte des critères stratégiques et économiques du pays. A propos de la mine de fer de Oued Amizour, le ministre précise que l'étude portant sur la méthode préconisée est en phase de préparation, car il existe un problème sérieux de sécurité dans la région. Interpellé sur la question du nucléaire, le ministre estime que l'Algérie n'a pas le choix. Elle doit se préparer à engager ce domaine à long terme. Le réacteur de Aïn Oussara ne « représente aucun danger », dira-t-il en mettant l'accent sur la nécessité de respecter les normes requises, à commencer par la localisation, la formation et surtout la disponibilité de l'eau en tout projet. En guise de conclusion, il fera savoir que le gouvernement compte apporter des correctifs à la loi sur les mines de 2001. D'ailleurs, 800 milliards de dinars seront déboursés cette année dans le domaine de la recherche minière, fait-il savoir.