Photo : Riad Par Samira Imadalou En dépit de la baisse de la production pétrolière et gazière en 2010, les recettes algériennes d'hydrocarbures ont augmenté de 25% durant cette période par rapport à 2009. Elles se sont établies à 55,7 milliards de dollars à la fin de l'année 2010, alors que Sonatrach a tablé, dans son dernier bilan, sur 57 milliards de dollars. Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, dira : «Ce qui compte, c'est la valeur des exportations et non pas les volumes exportés.» La production d'hydrocarbures a cependant enregistré en 2010 «un léger tassement, et non pas une régression», a-t-il tenu à préciser sans toutefois évaluer la production.Abordant le programme des énergies renouvelables, qui sera examiné aujourd'hui en Conseil des ministres, l'invité de la radio nationale a annoncé l'indentification de soixante projets dans ce domaine. Ce qui devrait propulser la production d'électricité à partir de ces énergies alternatives à 3 000 MW, à l'horizon 2020, et qui devrait aider l'Algérie à produire 40% de ses besoins d'électricité à partir des énergies renouvelables, selon M. Yousfi. «La soixantaine de projets déjà identifiés que nous allons présenter au gouvernement vont nous permettre de produire entre 2 500 et 3 000 MW d'énergies solaire et éolienne d'ici à 2020», a-t-il déclaré. Et d'évoquer un projet d'exportation vers l'Europe en partenariat avec des acheteurs européens de 2 000 MW d'énergies renouvelables à l'horizon 2020 et 10 000 MW à l'horizon 2030. Cependant, il y a d'abord lieu de réunir les conditions nécessaires à cet effet.Au sujet des prix à appliquer pour les énergies alternatives, la décision sera prise par le gouvernement en termes de subvention et de soutien. Ce qui est sûr pour l'heure, c'est que les consommateurs supporteront une partie de ces coûts à moyen terme. Concernant le projet Desertec, auquel le chef de l'Etat a adhéré lors de la visite effectuée en décembre dernier en Allemagne, le ministre a semé la confusion. Il a, en effet, précisé que le choix n'est pas encore fait. «Le gouvernement n'a pas à donner son feu vert ou son feu rouge à Desertec, nous traçons d'abord notre programme et nous discuterons ensuite avec l'ensemble des partenaires qui peuvent participer à la réalisation de ce programme, sans exclure aucun partenaire», a-t-il tenu à expliquer. Et ce, tout en affichant la disponibilité de l'Algérie à travailler avec plusieurs partenaires, aussi bien dans le cadre de Desertec et Transgreen que dans le cadre du Plan solaire méditerranéen (PSM). En matière d'énergie nucléaire, l'Algérie est en phase d'étudier les conditions dans lesquelles elle pourrait lancer sa première centrale nucléaire d'ici «quinze à vingt ans». Selon M. Yousfi, le pays dispose de réserves d'uranium suffisantes pour l'alimenter à long terme. Ces réserves sont appelées à augmenter à la faveur des efforts d'exploration qui seront engagés, selon le ministre. Au chapitre des investissements étrangers dans le domaine de l'énergie, le département de M. Yousfi s'attelle «à corriger la situation» de certains investisseurs étrangers qui n'ont pas respecté les engagements en matière d'exploitation minière. Des mesures de sanctions à l'encontre des entreprises qui faillissent à ces engagements sont prévues. S. I. Yousfi rassure : «Pas d'épuisement des réserves pétrolières en 2020» Revenant sur la polémique des réserves pétrolières, le ministre de l'Energie et des Mines a tenu à rassurer que les réserves pétrolières algériennes ne vont pas s'épuiser en 2020. Selon le ministre, l'Algérie dispose d'un énorme potentiel appelé à s'accroître à la faveur d'un vaste programme d'exploration qui sera engagé. D'ailleurs, l'exploration augmentera de plus de 40% en 2011 par rapport à 2010, année durant laquelle 29 découvertes d'hydrocarbures ont été enregistrées. L'exploration sera même étendue aux zones géologiques les moins connues.Le dernier trimestre 2010 a connu les premiers préparatifs pour l'exploration en off shore. Affaire Sonatrach : «Faits sérieux et inadmissibles» Pour la deuxième fois en moins d'une semaine, le ministre de l'Energie s'est prononcé sur l'affaire Sonatrach. Après l'avoir qualifiée de «gravissime» devant les députés, M. Yousfi a parlé, hier, de faits «sérieux et inadmissibles».«Il y a un certain nombre de déviations que je regrette, un certain nombre de choses illégales qui ont été commises», a regretté M. Yousfi. Mais «Sonatrach va bien», a-t-il tenu à préciser. Jeudi dernier, il avait avancé que le secteur de l'énergie se «porte bien» et que «Sonatrach demeure encore le poumon économique du pays», en affichant la détermination du gouvernement à mener «une lutte sans merci contre toute pratique illégale». On s'attend à ce que ce dossier connaisse des développements cette année après les dernières révélations de la justice, notamment à Oran.