Photo : Mahdi I. La grève des médecins en spécialisation, entamée depuis hier dans les hôpitaux, a été largement suivie, selon le collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMR). Ils ont observé des sit-in sur leur lieu de travail. «95% des médecins résidents suivent le mouvement», précise M. Amine Benhabib, coordinateur du CAMR à l'échelon national. Le collectif a déjà déclenché deux grèves de deux et trois jours sans obtenir gain de cause auprès de leurs deux tutelles, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur. Les protestataires revendiquent notamment la fin du service civil obligatoire d'une durée de 1 à 4 ans dans des régions reculées. Ils proposent en remplacement l'ouverture de postes budgétaires dans toutes les wilayas avec la mise à leur disposition de plateau technique de logements de fonction et la majoration des salaires en fonction des zones de travail. Ils demandent également l'annulation des examens de la deuxième à la cinquième années sanctionnant les années intermédiaires. « Nous appelons le ministère de la Santé à ouvrir un dialogue avec les représentants du collectif pour un débat réel », souligne le Dr. Amine Benhalima, membre du CAMR au CHU Mustapha Pacha qui a par ailleurs dénié aux directeurs des CHU, conviés aujourd'hui au ministère de la Santé pour évoquer cette grève, le droit de parler au nom des médecins résidents. «Les directeurs n'ont aucune idée sur la plate-forme des revendications des médecins résidents », précise-t-il. « Les représentants des résidents souhaitent un dialogue direct avec le premier responsable du secteur sans intermédiaires. Nos délégués nationaux ont été désignés pour faire part de nos doléances dans les règles de l'art », observe-t-il encore. Au niveau des différents services du CHU Mustapha Pacha, comme la pédiatrie, la neurologie, la gynécologie obstétrique et même au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), les résidents, en blouse blanche, le débrayage se ressent. Ainsi, les programmes opératoires à froid (non urgent) n'ont pas eu lieu. Par contre, le service minimum relatif à la garde et aux urgences est assuré. « En cas d'urgence, tous les grévistes rejoindront leurs postes », assure le Dr. Benhalima. « Leur conscience ne leur permettrait pas de laisser un malade livré à son propre sort », ajoute-t-il.