Le rôle de la société civile en Algérie : état et perspectives. Tel a été le thème d'une conférence animée par Aïssa Belakhdar, sociologue, au centre de recherche stratégique et sécuritaire à Alger. Le conférencier, qui s'est étalé sur le rôle de société civile a, d'emblée, regretté le fait que notre pays ne soit pas représenté à travers certains forums internationaux. « La société civile algérienne est absente, alors qu'elle peut jouer un rôle déterminant », a-t-il affirmé. Dans ce cadre, il a rappelé que durant la décennie noire qu'a vécue notre pays, plusieurs associations ont tenté d'intervenir. Dans le même ordre d'idées, il estime que le classement de notre pays se fait sur la base de données qui ne sont pas fiables, rappelant que les grandes entreprises n'ont pas investi pour permettre à la société civile de jouer pleinement son rôle. Tout en déplorant le manque de mécanismes à même d'aider le mouvement associatif à prendre son essor, le même orateur a affirmé que dans notre pays, les personnalités connues n'ont pas versé dans le mouvement associatif. Lors des débats, les intervenants ont souligné que même les associations existantes ne jouent pas leur rôle. « Les associations sont réduites à soutenir des partis politiques ou des projets pour bénéficier d'une subvention », constatera un enseignant universitaire. En guise d'exemple, il a indiqué avoir déposé un dossier pour la création d'une association à caractère scientifique, sans avoir de réponse, au moment où d'autres associations qui « n'ont rien à voir avec la recherche scientifique ont été agréées». Un autre intervenant a estimé que l'influence et l'implication de la société civile reflètent en réalité le degré de développement du pays. Pour étayer ses dires, il a cité l'exemple d'Israël qui consacre un budget pour l'enseignement supérieur et la recherche scientifique. Lui emboîtant le pas, un autre enseignant a estimé qu'il difficile de parler de société civile en l'absence de morale. En guise d'exemple, il a parlé des conducteurs qui jettent des paquets de cigarettes sur la chaussée sans se soucier outre mesure. Un pédiatre, quant à lui, s'est demandé si on est vraiment une société civile. Partant du constat qu'il n'existe pas de dénominateur commun tel le respect des symboles de la nation, il s'est demandé « si nous sommes vraiment des citoyens au sens moderne du terme ». Toujours est-il que cette rencontre a permis aux experts en la matière de débattre de la problématique, tout en portant des éclairages à même de permettre à la société civile de jouer son rôle comme cela se fait ailleurs.