Le professeur en sociologie politique et chercheur au Centre de recherche en économie appliquée et développement (CREAD), Nacer Djabi, a brossé un tableau peu reluisant de la situation de la société civile en Algérie. Intervenant au deuxième et dernier jour du séminaire organisé par le ministère chargé des Relations avec le Parlement, ayant pour thème la relation «Parlement, société civile et démocratie», l'expert a mis en exergue la vulnérabilité du mouvement associatif, qui souffre de plusieurs contraintes, à l'instar de l'absence d'un encadrement juridique adéquat, du changement du rôle de l'élite censée chapeauter ce mouvement, mais aussi et surtout du problème de crédibilité. Cette dernière contrainte est marquée par des dissensions au sein des associations, et qui s'est répercutée sur l'ensemble de la société civile, d'où la confusion qui entache ses relations avec le Parlement et le processus démocratique en général. «Quand la classe moyenne s'effondre, qui animera le débat politique et le mouvement associatif ?», s'est interrogé Nacer Djabi, ajoutant qu'«il est très difficile que la société civile active en toute liberté, dans un système rentier». En effet, l'Algérie compte quelque 80.000 associations dont 1.000 à caractère national, soit une performance àl'échelle du Monde arabe, mais dont il y a lieu de signaler les mauvaises conditions dans lesquelles elles évoluent. Et pour cause, 80% des associations s'éclipsent aussitôt créées, selon une étude réalisée par l'université d'Oran, a-t-il indiqué. En plus, elles ne sont que moins de 10 % à activer à l'échelle internationale, selon Rezzag Bara, conseiller du président de la République , intervenant au séminaire sur le thème «La société civile algérienne et sa contribution dans la scène internationale». Retraçant l'historique du mouvement associatif en Algérie, le sociologue a estimé que les lois régissant les associations mises en place par l'Etat algérien étaient des plus permissives, ce qui a engendré l'éclosion de plusieurs associations, dont le concept est adopté par la classe moyenne, mais refusé en revanche par d'autres. Cette situation a engendré, selon Nacer Djabi, une grande rupture dans la sphère politique en Algérie, en l'absence d'un arsenal juridique à même d'encadrer ce mouvement et le vouer au rôle qui lui échoait logiquement. Or cette dynamique n'a pas fait long feu, et les différentes associations n'ont pu supporter l'expérience du multipartisme, victime d'une stratégie somme toute incompréhensible. Selon le professeur Djabi, certaines associations ne disposent ni d'adresse ni de local, d'autres sont devenues « familiales », et d'autres encore, à force de pression, ont versé dans le syndicalisme, s'écartant ainsi de leur rôle qui consistait à proposer. En plus, les différentes associations ne peuvent plus exercer en toute liberté, en l'absence d'une autonomie financière, puisque c'est l'Etat qui les finance. Il en est de même concernant toute la société civile qu'elles incarnent, notamment en l'absence d'une définition précise du concept, et de la confusion qui caractérise ses relations avec les sphères politiques. Le professeur en sociologie politique et chercheur au Centre de recherche en économie appliquée et développement (CREAD), Nacer Djabi, a brossé un tableau peu reluisant de la situation de la société civile en Algérie. Intervenant au deuxième et dernier jour du séminaire organisé par le ministère chargé des Relations avec le Parlement, ayant pour thème la relation «Parlement, société civile et démocratie», l'expert a mis en exergue la vulnérabilité du mouvement associatif, qui souffre de plusieurs contraintes, à l'instar de l'absence d'un encadrement juridique adéquat, du changement du rôle de l'élite censée chapeauter ce mouvement, mais aussi et surtout du problème de crédibilité. Cette dernière contrainte est marquée par des dissensions au sein des associations, et qui s'est répercutée sur l'ensemble de la société civile, d'où la confusion qui entache ses relations avec le Parlement et le processus démocratique en général. «Quand la classe moyenne s'effondre, qui animera le débat politique et le mouvement associatif ?», s'est interrogé Nacer Djabi, ajoutant qu'«il est très difficile que la société civile active en toute liberté, dans un système rentier». En effet, l'Algérie compte quelque 80.000 associations dont 1.000 à caractère national, soit une performance àl'échelle du Monde arabe, mais dont il y a lieu de signaler les mauvaises conditions dans lesquelles elles évoluent. Et pour cause, 80% des associations s'éclipsent aussitôt créées, selon une étude réalisée par l'université d'Oran, a-t-il indiqué. En plus, elles ne sont que moins de 10 % à activer à l'échelle internationale, selon Rezzag Bara, conseiller du président de la République , intervenant au séminaire sur le thème «La société civile algérienne et sa contribution dans la scène internationale». Retraçant l'historique du mouvement associatif en Algérie, le sociologue a estimé que les lois régissant les associations mises en place par l'Etat algérien étaient des plus permissives, ce qui a engendré l'éclosion de plusieurs associations, dont le concept est adopté par la classe moyenne, mais refusé en revanche par d'autres. Cette situation a engendré, selon Nacer Djabi, une grande rupture dans la sphère politique en Algérie, en l'absence d'un arsenal juridique à même d'encadrer ce mouvement et le vouer au rôle qui lui échoait logiquement. Or cette dynamique n'a pas fait long feu, et les différentes associations n'ont pu supporter l'expérience du multipartisme, victime d'une stratégie somme toute incompréhensible. Selon le professeur Djabi, certaines associations ne disposent ni d'adresse ni de local, d'autres sont devenues « familiales », et d'autres encore, à force de pression, ont versé dans le syndicalisme, s'écartant ainsi de leur rôle qui consistait à proposer. En plus, les différentes associations ne peuvent plus exercer en toute liberté, en l'absence d'une autonomie financière, puisque c'est l'Etat qui les finance. Il en est de même concernant toute la société civile qu'elles incarnent, notamment en l'absence d'une définition précise du concept, et de la confusion qui caractérise ses relations avec les sphères politiques.