Photo : Makine F. Sur les 22 000 milliards de dinars constituant le budget du quinquennat, plus de 1100 milliards de dinars sont consacrés à la relance du secteur public, l'équivalent de seize milliards de dollars. «C'est la première fois que nous avançons ce chiffre », a précisé le ministre de l'Industrie et de la Promotion des PME, M. Mohamed Benmerradi lors de son intervention hier sur les ondes de la chaîne III. Le ministre a fait savoir que le conseil des participations de l'Etat (CPE) poursuit l'examen de la relance des entreprises publiques et a indiqué que « lorsque nous aurons terminé la prochaine semaine l'étude de l'ensemble des entreprises, plus 1100 milliards de dinars auront été réinvestis dans le secteur public ». Soulignant que cette enveloppe ne représente à peine que 4% du budget global du quinquennat. L'effort de l'Etat en termes d'investissements et de remise à niveau du potentiel des entreprises publiques ainsi que le soutien du secteur privé n'est pas négligeable. Selon lui, une enveloppe de 386 milliards de dinars a été dégagée au profit des PME. En se référent aux bilans, le ministre a souligné que le privé n'a pas donné les résultats escomptés d'où la décision de mettre le paquet pour la restructuration et la relance du secteur public. « Après l'évaluation faite il y a deux ou trois années, le choix en termes d'encouragement de l'investissement direct étranger notamment et le secteur privé n'a pas donné les résultats sur le terrain. Il était question que l'investissement public se réalise dans les infrastructures économiques et sociales et que les IDE et le privé prennent le relais pour l'investissement industriel et l'investissement productif. Le bilan a démontré que la contribution des IDE hors hydrocarbures était inférieure à 2 milliards de dollars sur la décennie 2000-2010 et que le privé national a réalisé moins de 27% de l'investissement global national ». LES NEGOCIATIONS AVEC RENAULT VONT BON TRAIN Le secteur de la mécanique constitue pour le gouvernement un des secteurs stratégiques à développer, raison pour laquelle une enveloppe de 21 milliards de dinars lui a été consacrée. En citant le dernier accord de partenariat signé entre la SNVI et l'opérateur allemand pour la réalisation de 15 000 camions d'ici à 5 ans, M. Benmerradi a indiqué qu'à travers la filière mécanique, « nous pouvons tester au plus vite les effets de la politique de relance engagée ». Réaliser des partenariats notamment avec des étrangers dans ce cadre n'est guère une sinécure car il s'agit, précise le ministre, de trouver des entreprises « crédibles sur les plans financier, structure technologique et moyens de management ». Passant au chapitre relatif à l'industrie automobile, l'invité de la radio a tenu à rappeler les différentes étapes caractérisant les négociations enclenchées avec Renault et Volkswagen. Concernant le premier, le ministre a indiqué que les contacts avec Renault ont commencé il y a trois années. Pour être ensuite être interrompus, puis reprendre de nouveau. La cause ? « Nous avons considéré à l'époque que l'offre avancée par cet opérateur n'était pas intéressante car elle ne prévoyait pas suffisamment de niveaux d'intégration. Renault avait proposé l'installation d'une usine de montage à Rouïba alors que nous envisagions de mettre en place les prémices d'une industrie de l'automobile », a expliqué le premier responsable du secteur avant d'ajouter que « les discussions ont repris depuis un an et nous avons eu trois rendez-vous, des groupes de travail se sont rencontrés la semaine dernière à Paris et se réuniront prochainement à Alger pour essayer de rapprocher les visions ». La partie algérienne, fait-il savoir, a proposé d'installer une usine qui atteindra un taux d'intégration de 50% au bout de cinq années et réaliser 100 000 véhicules conformément aux règles de l'investissement. D'après lui, « les négociations avec Renault sont bien avancées mais cela ne veut pas dire que nous sommes arrivés à un accord. Nous avons discuté des modèles, des aspects techniques et technologiques, de la commercialisation, la gamme et de la nature de l'investissement. Je ne peux pas avancer que l'accord est proche car il y a des questions à régler ». Pour ce qui est de son déplacement à Paris, annoncé par la presse pour le 19 avril prochain, M. Benmerradi a indiqué qu'aucune date n'a été officiellement fixée, précisant que son déplacement en France entre dans le cadre global des relations économiques bilatérales. Concernant l'opérateur Volkswagen, l'Algérie est en attente d'une réponse, note le ministre. Au sujet de la voiture algérienne, l'intervenant a fait remarquer qu'« il n'y a pas de projet voiture algérienne qui est envisagé ». Il s'agit, précise-t-il, «de l'installation d'une usine de fabrication de voitures selon une gamme étrangère. Nous sommes en train de chercher des partenaires ». 30 NOUVELLES ZONES INDUSTRIELLES SERONT LANCEES La sous-traitance constitue une des préoccupations du gouvernement, souligne le ministre, indiquant que le marché potentiel est de l'ordre de 3,5 milliards de dollars/an. M. Benmeradi a annoncé l'organisation d'un salon de la sous-traitance au mois d'avril au palais des Nations. « C'est le premier du genre. Ce sont les entreprises donneurs d'ordre qui présenteront cette fois-ci leurs besoins », a dit le ministre. Il ajoutera que l'Etat est prêt à dégager 367 milliards DA pour développer ce secteur, prévoyant des aides directes de 19 millions DA par entreprise dans le cadre du programme d'assistance de l'Etat aux PME. Le partenariat public/privé est toujours de mise, rassure le ministre en soulignant que le CPE a examiné il y a quelques jours « un projet très sensible » qui autorise le Fonds national d'investissement de prendre des participations et des financements y compris dans les investissements privés. « Nous allons pour la première fois vers des partenariats où le privé détiendrait 66% ». Au sujet du foncier industriel, M. Benmerradi a fait savoir que la superficie globale des zones industrielles est de 12 000 hectares dont 30% sont disponibles et 3 à 4 hectares sont à valoriser. Il a annoncé la réalisation prochaine de 30 nouvelles zones industrielles de 7 000 hectares pour lesquelles une enveloppe de 64 milliards de dinars sera dégagée. Sur la conférence africaine des ministres de l'Industrie, la 19e du genre, qui se déroulera à partir d'aujourd'hui à Alger, le ministre a souligné qu'il est attendu de mettre un cadre de suivi et d'évaluation et une stratégie de financement et la mobilisation des ressources ainsi d'un cadre constitutionnel de mise en œuvre du plan d'action.