Dans l'objectif de ramener la part du secteur industriel dans le PIB, actuellement de 5 %, à hauteur de 10% en 2014, les pouvoirs publics se sont lancés dans la réorganisation des groupes industriels publics. Dans le cadre de cette réhabilitation, les pouvoirs publics ont engagé des études de reconfiguration des Sociétés de gestion des participations (SGP). "Dix dossiers ont été déjà examinés par le Conseil des participations de l'Etat (CPE)", a affirmé, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le directeur du développement industriel au ministère de l'Industrie et de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Ould Mohamedi. L'opération vise à ériger des groupes industriels capables de relever les nouveaux défis auxquels est confrontée l'économie nationale depuis son ouverture. "Un groupe s'est déjà constitué. Il s'agit du groupe Ciment, lequel a été examiné par le CPE et accompagné par un ensemble de décisions en matière d'investissements en juillet 2009", a précisé l'invité de la rédaction de la chaîne III. Ceci dit, les segments du secteur de l'industrie, notamment ceux considérés comme stratégiques, subiront des restructurations en vertu desquelles les SGP devront prendre une nouvelle configuration. Cette dernière procurera aux SGP plus de pouvoir décisionnel et de regard sur la gestion de leur portefeuille d'entreprises. Selon des indiscrétions, les pouvoirs publics veulent constituer des holdings dans le tissu industriel national. Cette action doit passer par des études approfondies qui donneraient lieu à des choix stratégiques des filières à rétablir en priorité. Une fois ces dernières identifiées, des programmes d'assainissements seront lancés et des plans de financements octroyés. C'est le cas, d'ailleurs, du groupe des produits pharmaceutiques Saidal et de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) ou encore le groupe Ciment. En effet, le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) a bénéficié d'un important financement de l'Etat pour son développement. Il a bénéficié d'un montant "de 140 milliards de dinars, dont la contribution du Fonds national de l'investissement (FNI) est à hauteur de 64 milliards de dinars, en octroyant des crédits avec des taux d'intérêt étudiés", a précisé le responsable du ministère de l'Industrie. M. Ould Mohammedi révélera, cependant, que le Gica n'est pas le seul groupe public à avoir bénéficié d'une aide du FNI. Le groupe Saïdal a bénéficié d'un soutien financier du FNI estimé à 16 milliards de dinars. Air Algérie et Cosider sont également bénéficiaires du FNI qui est, selon notre orateur, un puissant outil des pouvoirs publics mis au service du développement de l'industrie dans le pays. Le représentant du ministère de l'industrie avoue que les plans d'assainissement des groupes publics du secteur industriel sont approuvés graduellement selon la disponibilité des entreprises et la finalisation des études engagées. "Les entreprises qui sont prêtes on les passent en premier", a-t-il tranché, rappelant, toutefois que le ministère de l'Industrie gère 16 SGP. "C'est le portefeuille le plus important", a-t-il insisté. Par ailleurs, M. Ould Mohamedi, reconnaît que le secteur des industries manufacturières a connu un désinvestissement durant les trois dernières décennies. Cela est marqué par une absence de politique de formation et par l'atomisation du secteur en microentreprises. Le secteur n'était pas, selon lui, suffisamment préparé à l'ouverture de l'économie nationale, ce qui a généré une perte du marché du grand public. "Ce secteur n'a survécu que grâce aux commandes des établissements administratifs et aux corps constitués", a-t-il avoué, soulignant que le potentiel existe. "Les équipements sont valables moyennant quelques petites actions", a-t-il précisé.