Photo: Fouad S. Le conflit qui oppose Algérie Télécom et l'Etablissement de l'enseignement professionnel à distance (Eepad) n'a pas encore trouvé d'épilogue. «Nous attendons toujours à ce que l'Eepad honore ses engagements. Il a encaissé de l'argent et c'est tout à fait logique, dans les règles du commerce, qu'il s'acquitte de ses dettes», indique M. Meziani, directeur de la communication auprès d'Algérie Télécom. Loin de toute autre considération, il réaffirme que ce litige entre les deux parties est d'ordre «strictement commercial». Depuis le début du conflit, les dettes de l'Eepad se sont amplifiées, passant, selon notre source, de 2,4 milliards de dinars à 3,5 milliards de dinars. «Si on continue dans la même stratégie, on va inconsciemment détruire une entreprise qui, sur le plan des prestations de services, fait jusqu'à présent du bon travail», a précisé le directeur de la communication. M. Meziani a déclaré qu'Algérie Télécom n'a aucun intérêt à nuire au provider privé, bien au contraire, «le secteur des TIC en Algérie élabore actuellement de nouvelles mesures pour attirer des opérateurs nouveaux, tout en encourageant l'Eepad à continuer d'assurer ses services», a-t-il souligné. Sur ce point, rappelons que le ministre de la Poste et des TIC a révélé l'existence de 73 entreprises agréées dans le domaine de la formation professionnelle à distance qui n'exercent pas, faute de fixation du prix de référence de leurs communications. Interrogé sur un éventuel recours à la justice, dans le cas où l'Eepad renonce au paiement de ses dettes même par tranches, M. Meziani s'est contenté de dire que «nous n'en sommes pas encore là». Pour le PDG de l'Eepad, l'origine du conflit est relative à la réduction de 50% des prix de connexion à Internet. M. Nouar Harzallah, contacté par nos soins, a déclaré qu'une réunion, regroupant les deux parties ainsi que les représentants du ministère, aura lieu demain à Alger «pour trouver une solution au problème». En attendant, les quelque 500 travailleurs de l'Eepad ont exprimé leur inquiétude. Dans un communiqué rendu public, ils font observer «si cette situation venait à perdurer, nous estimons que ce serait l'avenir de l'entreprise qui serait hypothéqué». Pour l'instant, le collectif des travailleurs s'abstient de se prononcer sur des solutions. Toutefois, ils font appel «à toutes les parties concernées à œuvrer afin de préserver cette entreprise qui emploie plus de 500 travailleurs». Les 40.000 clients du provider dont 1 200 entreprises et 2 000 cybercafés sont, eux, dans l'expectative.