Photo : Riad Par Billal Larbi «Algérie Télécom a engagé une opération dans le but de récupérer et de recouvrer ses créances sans porter préjudice aux usagers de l'Internet.» C'est ce qu'a déclaré le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, hier, en marge de la célébration de la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information. La déclaration de Hamid Bessalah, également président de l'assemblée générale d'Algérie Télécom (AT), atteste de manière tangible la détermination de la tutelle à s'impliquer de manière énergique dans le conflit qui oppose depuis le 14 mai dernier Algérie Télécom (AT) à l'Etablissement de l'enseignement professionnel à distance (EEPAD). M. Bessalah saisira cette opportunité pour rappeler que la relation qu'entretient AT, l'opérateur historique de télécommunications, avec les ISP (Internet Service Provider, lesquels sont obligés de recourir aux services d'AT qui détient l'infrastructure nécessaire et également les autorisations inhérentes à ce type de haute technologie, ndlr), est purement d'ordre commercial. Autrement dit, il était on ne peut plus logique de remettre les choses dans leur contexte en évitant l'amalgame. Pour la tutelle, dans la situation ayant engendré un bras de fer entre AT et l'EEPAD, le premier cité ne fait que revendiquer son dû. «Si l'EEPAD a vu sa connexion à Internet coupée, c'est que justement il n'a pas honoré ses engagements au sujet des échéances établies pour le paiement de ses créances», n'a-t-on cessé de répéter du côté de la tutelle. N'ayant constaté aucun versement par la société EEPAD, AT a procédé à la suspension du service le 5 mai 2009. Après la promesse d'honorer ses engagements (dans le cadre de l'échéancier qui lui a été accordé) au plus tard le 13 mai 2009, le service Internet a été rétabli 4 jours après, soit le 9 mai dernier. Le 13 du même mois, l'EEPAD a sollicité un délai supplémentaire (soit la fin du mois en cours) pour le remboursement d'une partie de ses dettes. Le même jour, AT a procédé à la suspension du service Internet, maintenant ainsi sa décision tant qu'il ne recouvre pas ses créances. Celles-ci s'élevaient, au 30 avril dernier, à quelque 2,6 milliards de dinars. Du côté de l'EEPAD, c'est bien évidemment un tout autre son de cloche. Lors d'une conférence de presse animée il y a deux jours, Nouar Harzallah, son P-DG dira en substance que la décision d'AT de procéder à la coupure de la connexion ADSL n'a rien à voir avec les factures impayées. Pour lui, la situation de monopole d'AT ne favorise guère l'émergence d'un partenariat public privé. Il regrettera le fait que l'opérateur historique des télécommunications ait eu recours à ce type de décisions radicales au lieu de favoriser le dialogue. Hier, en matinée, après une suspension de service de trois jours, le P-DG d'AT a fixé à l'EEPAD un délai supplémentaire (jusqu'au 26 mai prochain) pour le payement de ses créances. Passé ce délai, la rupture définitive de la fourniture du service ADSL s'imposera d'elle-même. «Les usagers des TIC et les clients de la société EEPAD doivent savoir que la relation entre cette dernière et AT est strictement commerciale et aucune autre allégation n'est recevable», lit-on dans un communiqué d'AT parvenu à notre rédaction.