Photo : Slimene S.A. «Le système éducatif ne forme pas de personnes capables de relever les défis du siècle». Telle est la sentence du professeur en psychologie sociale, Slimane Madhar, qui a animé hier une conférence au Centre de recherches stratégiques et sécuritaires (CRSS) à Alger. Avec force arguments, il a souligné que «cette situation désastreuse pour la société et son développement est la résultante d'un choc entre le système traditionnel et l'école moderne». M. Madhar a estimé en outre que la dérive dans le système éducatif connaît une confusion. La cause ? «Des liens sont tissés entre le corps enseignant et les parents d'élèves mettant en doute la crédibilité de l'appréciation de l'élève. Les résultats désastreux et le niveau bas des étudiants dans les facultés attestent de cette réalité». N'allant pas avec le dos de la cuillère dans sa critique, le psychosociologue affirme que même la langue arabe est dans une situation déplorable. «Le sort qui lui est réservé est dramatique. Les termes utilisés sont bâtards et parasitaires qui recoupent le dialectal avec le littéraire», avertit-il. Allant plus loin dans son diagnostic, il estime que «même la famille commence à imploser et à s'éloigner de son rôle en raison de l'absence d'un système d'éducation adéquat et surtout de la recherche scientifique». En outre, le conférencier a fait savoir que dans notre pays des programmes de formation sont importés et appliqués sans qu'il y ait un constat de ce qui a été fait afin d'apporter les correctifs indispensables et aller de l'avant». Que faire alors ? «C'est aux responsables en poste de trouver les solutions», assène-t-il. La communication de Slimane Madhar a donné lieu à des débats passionnants et passionnés. «Il est important d'établir un constat de ce qui a été fait d'autant que la date de la Conférence de l'éducation pour tous et de qualité est proche, soit en 2015», dira M. Bedrina, enseignant dans un lycée. De son côté, un inspecteur de l'Education a rappelé l'historique de l'Education nationale qui a connu ses années de gloire même à l'aube de l'indépendance. Même son de cloche chez l'universitaire Ameziane Berkouk qui, tout en reconnaissant l'existence de lacunes dans le système éducatif «qu'on doit définir», a mis en exergue les efforts consentis par les pouvoirs publics en matière de construction de structures en nombre suffisants.