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Recours des jeunes à la violence pour s'exprimer : «La vie sociale en est la cause», selon le professeur Madhar
Publié dans Horizons le 15 - 03 - 2011

Slimane Madhar, professeur en psychologie sociale, a expliqué, hier, lors de son passage au forum d'El Chaab, l'origine de la violence sous toutes ses formes. Avec force arguments, il a souligné l'existence de trois formes de violence : corporelle, sociale et armée. Avec une expérience chevillée, il a noté que la religion n'est pas exempte d'une certaine violence. A l'en croire, c'est lorsque la violence sociale n'arrive pas à régler les problèmes sociaux qu'apparaît la violence armée. M. Madhar a estimé que ceux qui n'ont pas compris le fait que certain aient recouru à la violence armée au nom de l'Islam ignorent que même cette religion est émaillée de violence. Tout en citant Ibn Khaldoun, il a indiqué que l'objectif de la violence armée est de parvenir au pouvoir. Sur un autre plan, il a précisé que les actions qualifiées d'actes terroristes ne sont pas l'œuvre de délinquants, mais de gens normaux et elles traduisent l'aboutissement d'une action bien précise. «Il y a une raison précise pour qu'une action armée explose», a-t-il dit.
En ce qui concerne la violence sociale, le même orateur a indiqué que celle-ci se déroule avec ce qu'il a appelé la complicité par le silence. Pour lui, le mode de vie qu'a généré le système social traditionnel est segmentaire et ne dépasse pas les limites de la tribu. Cette forme de violence, à ses yeux, «complique davantage l'angoisse existentielle». Dans ce cadre, il a fait remarquer que les auteurs de ces violences, qui pensent que la situation dans laquelle ils vivent est la résultante de l'absence de bonne gouvernance, en sont à la fois «responsables et victimes». En outre, il a estimé que la société algérienne est caractérisée par l'absence de bonne gouvernance à même «de diagnostiquer les embûches qui empêchent les citoyens de vivre à l'aise». Cette situation, a-t-il expliqué, a engendré le racisme. «Nous sommes une société raciste et individualiste, caractérisée par la corruption», a-t-il constaté, ajoutant que le bruit est une autre forme de violence sociale. Même la famille, a-t-il constaté, commence à imploser, en raison de l'absence d'une bonne gouvernance, d'un système d'éducation adéquat et surtout de la recherche scientifique. Par ailleurs, le conférencier a fait savoir que dans notre pays, le bruit, qui a une relation avec le mode de vie de la société, joue un rôle social. Invité à proposer des solutions, le chercheur a plaidé pour la répartition stricte des rôles, tout en soulignant que son rôle à lui consiste à diagnostiquer les problèmes.
«C'est aux responsables en poste de trouver les solutions», a-t-il soutenu. S'agissant du recours systématique des jeunes à la violence, il a estimé que la vie sociale dans notre pays a fait que cette frange sociale recourt à ce mode d'expression. «Les repères sociaux traditionnels ont volé en éclats à partir de l'indépendance», a-t-il expliqué. Par ailleurs, le même orateur a expliqué la violence exercée à l'encontre des femmes par les différentes mutations qu'a connues la famille algérienne.


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