Slimane Medhar a dernièrement présenté à la librairie Générale d'El Biar deux publications en expression arabe et française, parues aux éditions Thala, sur la violence sociale en Algérie et un autre sur la théorie de la confrontation psychosociologique. Dans ces ouvrages, il effectue un travail de recherches sur la violence. A travers cet outil pédagogique, Slimane Medhar, permet de mieux comprendre la violence, de la démystifier, de lui attribuer un rôle et de l'intégrer dans le fonctionnement quotidien de notre culture. La violence sociale représente un «danger réel en Algérie», a mis en garde cet universitaire. «La hausse inquiétante de la violence dans toute ses formes touche en particulier la jeunesse, et les raisons sont liées à divers facteurs. Certains l'a renvoient à la mauvaise fréquentation, au chômage, à la déperdition scolaire et au manque de moyens de distraction pour les jeunes désœuvrés», explique-t-il, avant de poursuivre «Notre société comme toute les autres, comporte des notions de violence. Cette violence ne se limite pas seulement à l'utilisation des armes mais il y a d'autres formes de violence (bruit, saleté de l'extérieur, absence de détente et de loisirs), que l'on retrouve dans le regard, la mimique, les comportements et les mots contradictoires.» Cette violence est permanente. En revanche la violence armée est épisodique, elle est dramatique et spectaculaire par rapport à celle de la violence sociale. Si on avait à établir la différence entre ces deux concepts, on remarque d'emblée que la violence sociale est plus périlleuse que la violence armée étant donné qu'elle est permanente. Elle nous épuise journellement. Nous sommes constamment en confrontation avec cette violence. Pour parer à cela, certains spécialistes recommandent de mettre l'accent sur l'importance de créer des espaces de dialogue, insistant sur le partenariat et la coopération entre tous. D'autres suggèrent l'adoption de la justice sociale comme indice pour la promotion de la réconciliation nationale en Algérie, renforcer la sécurité, le soutien de la culture de la tolérance et éviter à la société les semences de la haine et la rancœur. D'autres encore lancent des appels pour traiter les causes principales de propagation de la violence. En encourageant les notions de pédagogie dans les écoles et les universités pour éradiquer ce phénomène de notre société. Pour sa part, M. Medhar estime : « Je suis un universitaire, ce n'est pas mon rôle de trouver des solutions. C'est aux responsables d'agir en fiction de leur politique, de leurs prérogatives et de leurs moyens». La lutte contre la violence «est l'affaire de tou», appuie-t-il encore ajoutant que «Chacun doit jouer le rôle qui est le sien pour prémunir la jeunesse, en particulier les éducateurs et les parents, contre ce fléau ». Slimane Medhar table à cette rencontre à sensibiliser la société, les jeunes notamment, afin de mieux se défendre et de combattre ce phénomène. Il est éminemment important d'appeler la société civile à intensifier ses efforts pour une meilleure prise en charge et l'éradication de ce phénomène, soulignant la nécessité d'informer des textes juridiques et des législations qui les protègent des différentes formes de discrimination particulièrement de la violence et de l'agressivité. THÉORIE DE LA CONFRONTATION PSYCHOSOCIOLOGIQUE Dans le second livre qu'il a fait paraître aux éditions Thala, Slimane Madhar analyse le comportement et les interactions sociales en Algérie qui l'ont conduit à la mise en évidence progressive du système social traditionnel, un système structuré à partir de l'incapacité individuelle et collective de maitriser les conditions de vie et du devenir. L'histoire a prouvé que le système social traditionnel a dirigé l'humanité jusqu'à l'établissement et la diffusion de la modernité et de la modernisation. Depuis, ce chercheur téméraire observe que ce système s'est replié dans les sociétés. Qui se sont enlisées dans un courant de sous-développement. Pour lui, la diversification et la complexification de la vie sociale a «procréé» des difficultés sociales. Pis encore, ce chercheur s'interroge pourquoi la population algérienne ne réagit pas face à au malaise. Slimane Medhar exerce depuis nombreuses années en tant que professeur de psychosociale à l'université d'Alger. Il a publié plusieurs ouvrages en l'occurrence «Traditions contre développement», ENAP 1992, «Violence à l'égard des femmes», CNEAP, «l'Irak, miroir des arabes», LRPSO 2005. en projets, il compte réaliser un autre ouvrage sur la théorie de confrontation psychosociologique, source de l'affrontement.