Les ministres des Affaires étrangères du groupe des «six» (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, les cinq membres permanents du conseil de sécurité plus l'Allemagne) se réuniront aujourd'hui à New York pour discuter, en marge de l'assemblée générale des Nations unies, pour décortiquer les dernières propositions de Téhéran sur son programme nucléaire. Cette réunion, la première à un niveau élevé sur ce dossier depuis l'élection du président américain Barack Obama qui a tendu la main à son homologue iranien Ahmadinejad et la seconde après celle de juillet 2008 à Genève, sera présidée par le Britannique David Miliband. Elle permettra, selon ce dernier, qui estime qu'«il est temps que l'Iran fasse des gestes concrets pour montrer qu'il n'a que des intentions pacifiques avec son programme nucléaire d'enrichissement d'uranium» et «qu'il est désireux de vivre en vertu des règles du traité de non-prolifération qui a joué un rôle si important pour limiter la prolifération nucléaire au cours des 40 dernières années », de préparer la rencontre qui aura lieu le 1er octobre prochain avec le principal négociateur iranien Saeed Jalili. Selon Javier Solana, le diplomate en chef de l'Union européenne, cette rencontre, à laquelle il assistera, aura lieu «très probablement» en Turquie qui a déjà accueilli une réunion similaire en avril 2007. Les «six», qui restent divisés sur ce dossier veulent voir lors de cette réunion, qualifiée de dernière chance avant de nouvelles sanctions, s'il est possible de sortir de l'impasse actuelle. Les «six» qui se proposent d'aider l'Iran à se doter d'une énergie nucléaire à des fins civiles, iront-ils jusqu'à se prononcer le 1er octobre pour de nouvelles sanctions en cas de refus de Téhéran de leur « supervision» ? Si les Européens, les Russes et les Chinois estiment qu'il est «un peu trop tôt pour parler» de nouvelles sanctions, comme les exportations de carburant vers l'Iran tant qu'ils ne sont pas entrés dans une négociation, les Américains qui se donnent jusqu'à «la fin de l'année 2009» pour juger si les efforts diplomatiques ont porté leurs fruits, n'excluent pas, en l'absence d'un consensus, des sanctions unilatérales. Comme pour presser l'Iran de lâcher du lest, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, qui a effectué début septembre une visite secrète à Moscou pour rencontrer le président russe Dmitri Medvedev, ressort sa menace. «Toutes les options restent sur la table», déclare le général Gabi Ashkenazi, le chef d'état-major de Tsahal. Réponse du berger à la bergère : «Nos forces armées couperont n'importe où dans le monde la main de quiconque voudra tirer une balle en direction de l'Iran avant même qu'il appuie sur la gâchette», lui répond Ahmadinejad précisant vouloir rayer l'Etat hébreu de la carte et bâtir la «confiance» avec les grandes puissances lors des prochaines négociations en Turquie.