Photo : Slimene S.A. La commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale entamera demain l'étude de la proposition de création d'une commission d'enquête sur la pénurie des produits alimentaires de large consommation, qui lui a été soumise mardi dernier par 38 députés appartenant surtout au parti du FLN, des indépendants et des redresseurs du MSP. Suite à cela, celle-ci devra présenter son rapport au bureau de la Chambre basse qui, à son tour, le soumettra en plénière devant les députés. En deuxième phase, indique M. Mohamed Kenai, président de ladite commission d'enquête, joint, hier, par téléphone, M. Abdelaziz Ziari, président de l'APN, devra réunir les présidents des groupes parlementaires pour choisir les 15 membres de cette commission, car les initiateurs de cette démarche n'ont pas le droit d'y siéger en vertu de la loi N°80 sur le contrôle parlementaire. Une fois le président, le vice-président et le rapporteur de cette commission installés, elle entamera son travail sur le terrain qui s'attellera sur une période de 6 mois. Si, toutefois, la mission n'est pas achevée dans les délais, le président de la commission a le droit de demander au président de la Chambre basse une prolongation du délai qui ne peut excéder deux mois. Les produits concernés sont le lait, l'huile et le sucre, fait savoir M. Kenai, étant donné que la pénurie de ces trois produits de large consommation a eu des retombées «dangereuses» engendrant des émeutes en janvier dernier. Cela dit, la mission de cette commission consiste à déterminer les tenants et les aboutissants de la crise à travers les investigations avec toutes les parties concernées, notamment les secteurs des finances, des douanes, de l'agriculture et du transport entre autres parties dont les importateurs et les producteurs et même les détaillants. Le but étant de lever le voile sur les motifs réels de cette pénurie de manière à éviter « un remake » de ce qui s'est passé en janvier. Kenai explique, par ailleurs, que lorsque la commission aura bouclé son travail, les propositions seront transmises au gouvernement pour en donner son appréciation et si elles convergent vers la nécessité d'établir un cadre législatif en ce sens, les députés veilleront à ce que ce volet soit pris en compte. En somme, le rapport final sera ensuite soumis en plénière, en collaboration avec le gouvernement, pour décider s'il faut le publier dans la presse totalement ou partiellement. M. Mouad Bouchareb, délégué de cette commission, contacté, également, par téléphone, a affirmé que cette démarche «n'est dirigée contre personne». Elle s'inscrit dans le cadre « légitime » des prérogatives des députés qui, parfois, «ignorent» leurs droits d'investigation, indique-t-il, au profit de l'intérêt général des citoyens. Disposant de tous les moyens pour connaître les raisons réelles de cette pénurie (huile, lait, sucre), notre interlocuteur se dit déterminé à aller à la source pour connaître d'où proviennent les blocages, qu'il soient l'émanation du gouvernement ou des acteurs concernés par la commercialisation de ces produits de première nécessité. M. Bouchareb explique, dans ce sillage, que l'idée a germé juste après les émeutes de janvier dernier et n'a pu prendre forme qu'au mois de mars, date de la reprise des travaux de la session de printemps. En répondant à ces préoccupations, les aspects de la crise seront déterminés et les responsabilités clairement définies, ce qui permettra de prendre les mesures adéquates contre les parties responsables, a-t-il dit. La proposition en question avait été adoptée lundi par le bureau de l'APN, car répondant aux conditions de forme.