«Une Assemblée générale revitalisée et confortée dans son mandat rendra plus aisée la conclusion d'un compromis sur la réforme du Conseil de sécurité» qui intégrerait «autant l'aspiration légitime des pays en développement, et l'Afrique en particulier, à une représentation équitable, que la quête de nouvelles méthodes de travail plus en rapport avec les exigences de notre temps», déclare le président de la République dans son intervention un débat annuel général de la 64e session de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies. Il souhaitera que l'ONU fasse «des avancées substantielles sur les grands chantiers de la réforme», comme le renforcement du rôle du Conseil économique et social. Dans son discours, le président Bouteflika a tenu à rappeler attachement de l'Algérie à la politique de bon voisinage et au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. «Nous sommes fermement convaincus que la préservation de la paix, la promotion du développement et le respect des droits des peuples sont les fondements nécessaires et incontournables de la construction d'un Maghreb arabe, uni et prospère. Un Maghreb stable et totalement intégré», dit-il en mettant l'accent sur les nombreuses initiatives et les efforts «sincères» déployés par l'Algérie en partenariat avec ses voisins. Les Nations unies pourront toujours compter sur le soutien «total et sincère» de l'Algérie à toute initiative entrant dans le processus de règlement du conflit du Sahara Occidental, explique-t-il, réaffirmant les efforts que l'Algérie déploie pour aboutir à une solution «juste et durable» de ce conflit. C'est dans cette perspective, explique-t-il, que notre pays appuie le SG de l'ONU et son envoyé personnel, M. Christopher Ross, «dans leurs efforts visant à promouvoir une solution politique permettant au peuple sahraoui d'exercer librement son droit inaliénable à l'autodétermination». Sur l'autre conflit qui intéresse l'Algérie, le président de la République a rappelé les positions du pays. «Le Moyen-Orient ne pourrait retrouver la paix et la stabilité sans un règlement juste et durable de la question palestinienne et une solution satisfaisante ne sera possible que si des pressions appuyées et crédibles sont exercées sur la force d'occupation israélienne en vue de l'amener à cesser sa politique de provocation et d'agression contre le peuple palestinien». Abordant les questions africaines, le président Bouteflka a fait remarquer que l'Algérie participe «activement» à tous les efforts africains pour consolider leur unité, mettre un terme aux conflits qui entravent leurs efforts de développement et réussir l'intégration politique et économique du continent. Sur la crise économique mondiale, qui constitue l'un des thèmes sur lesquels s'articule la 64e session, il a estimé que si l'heure des bilans n'est pas encore arrivé, le monde sait maintenant qu'«il ne s'agit point d'une crise conjoncturelle, ni d'un éclatement d'une bulle comme le système capitaliste en a connu par le passé». «Il est urgent, pour la communauté internationale, de prendre la mesure de la gravité des pratiques financières et commerciales opaques, iniques et déloyales, imposées au reste du monde au nom du libre-échange ces pratiques en les identifiant comme les menaces majeures à la paix et la stabilité dans le monde et en leur opposant une riposte appropriée», dira-t-il, estimant que les institutions multilatérales, qui sont «minées par les contradictions et les incohérences», ne pourront pas sortir de l'impasse les processus de négociation sur des questions «vitales» pour les populations. Pour exemples, il a cité les négociations sur la conclusion d'un traité devant remplacer le Protocole de Kyoto sur les changements climatiques, relevant que les positions des pays développés continuent d'être animées par des «intérêts nationaux étroits», alors que les enjeux, dit-il, portent sur la survie même de l'humanité. Derniers points abordés lors son intervention : les droits de l'homme et la stratégie de coopération internationale dans la lutte antiterroriste. Selon le chef de l'Etat, le premier fait l'objet d'approches «sélectives», «ce qui frappe, dit-il, de suspicion des initiatives mues certainement par une volonté sincère d'assurer le respect de la dignité humaine», et le second a l'adhésion «totale» de l'Algérie à la stratégie, estimant que «l'important» arsenal juridique gagnerait à être consolidé par l'adoption du projet de convention globale.