Photo : Makine F. Le discours à la nation du président de la République est loin d'être un discours «de circonstance», selon le secrétaire général du FLN, M. Abdelaziz Belkhadem, qui estime que les réformes politiques annoncées viendront pour «approfondir le processus démocratique». Intervenant, hier, sur les ondes de la radio chaîne III, le leader du FLN a exprimé sa satisfaction, notamment en ce qui concerne la décision de révision profonde de la Constitution. Une démarche qui s'avère être «impérative», souligne l'invité de la radio avant de relever que «le plus important c'est de trouver un consensus et de s'entendre sur la nature du système en Algérie» et que «les amendements ne devraient pas toucher l'équilibre entre les différents pouvoirs». Si le FLN a de tout temps plaidé pour l'instauration d'un régime parlementaire, son SG considère que devant les circonstances actuelles, il est judicieux de temporiser, indiquant «qu'il est peut-être prématuré d'aller vers un système parlementaire dans la mesure où cela nécessite une culture démocratique». En attendant, M. Belkhadem prône l'instauration d'un régime présidentiel, mais «différent» de celui en vigueur en Algérie. «Il n'est ni présidentiel ni parlementaire», fait-il remarquer avant d'ajouter que le modèle américain ou brésilien pourrait être un exemple. A propos de la révision de la loi électorale, le SG du FLN a indiqué que cette loi consacre les principes fondamentaux, affirmant que «la sociologie de l'électeur algérien a été suffisamment étudiée pour voir comment il se comporte». Dans le même contexte, M. Belkhadem a insisté sur le maintien de la proportionnel comme mode de scrutin. S'agissant du code communal, il a affirmé que bien que le FLN n'ait pas participé à son élaboration, depuis 2004 il a formulé une série de propositions sur le sujet, mais aussi sur le code de wilaya, la loi électorale, celle sur l'information, les associations ... «Nous pensons réactualiser ces propositions et les introduire lorsque les projets de loi seront soumis». Sur un autre plan, le FLN est favorable à une «décentralisation et à un pouvoir local plus fort». Sur ce sujet, M. Belkhadem soutient que les protestations populaires sont dues dans leur majorité soit à la mauvaise gouvernance au niveau des communes soit à un manque de moyens de ces mêmes communes. Sur la question des nouveaux partis et de l'élargissement du champ politique en donnant d'agrément, l'invité de la radio déclare que le plus important est «de réduire le lien entre l'argent et le pouvoir». L'OUVERTURE DE L'AUDIOVISUEL EST UNE FATALITE Au sujet de l'ouverture du champ audiovisuel au privé, Belkhadem a indiqué que cela est inéluctable. «Un jour ou l'autre, nous irons vers l'ouverture. C'est une fatalité», a-t-il estimé. Selon lui, il faut d'abord préparer cette ouverture en instaurant un cahier de charges pour éviter tout monopole dans le secteur. Il a, sur la lancée, exprimé sa satisfaction quant à la décision du chef de l'Etat de dépénaliser le délit de presse. Pour ce qui est de la lutte contre la corruption, le Sg du FLN est convaincu que l'éradication de ce phénomène «est l'affaire de tous». L'ALGERIE EST CONTRE LE MERCENARIAT «L'Algérie, pour avoir mené une révolution populaire et avoir payé un lourd tribut pour préserver sa souveraineté, ne peut en aucun cas s'ingérer dans les affaires des autres pays. Et d'ailleurs nous avons toujours été contre le mercenariat», c'est ainsi qu'a répondu M. Belkhadem pour démentir les spéculations selon lesquelles l'Algérie a envoyé des mercenaires en Libye. Sur la recrudescence des attaques terroristes, l'invité de la radio l'a liée à la circulation des armes.