Photo : M. Hacène Par Faouzia Ababsa La classe politique n'a pas tardé à réagir au discours à la nation prononcé avant-hier soir par le président de la République. Le moins qu'on puisse dire, les positions sont loin d'être unanimes. Ainsi, le mouvement Islah, aile Mohamed Boulahya, s'est dit satisfait du contenu du discours en ce qu'il comporte comme annonces sur «la révision de la Constitution qui garantirait le véritable pluralisme», ainsi que sur «les réformes politiques et médiatiques qui pourraient mettre un terme à l'exaspération qui a gagné de larges pans de la société». Dans un communiqué transmis à notre rédaction, El Islah pense que ces réformes constituent un pas vers la «consécration réelle du régime démocratique pluraliste […]» Cependant, El Islah a réitéré sa revendication du changement de l'Exécutif et la mise en place «d'un gouvernement d'unité nationale qui superviserait les réformes politiques et préparerait les élections législatives et locales propres […]» Le Parti des travailleurs, par la voix de son directeur de la communication, contacté hier par téléphone, estime que le discours du chef de l'Etat comporte beaucoup de bonnes intentions. Notamment en ce qui concerne la relance des investissements dans les entreprises publiques, cela sur le plan économique. Sur le plan politique, M. Djoudi nous a indiqué que son parti est satisfait des annonces relatives à la dépénalisation des délits de presse, à la révision de la loi électorale. Toutefois, il a relevé des contradictions dans l'intervention du président de la République. «Le Président a parlé de rendre leur légitimité aux institutions sans pour autant annoncer des élections législatives anticipées. Ce Parlement ne peut pas se prononcer sur la révision de la Constitution, il est pollué», a affirmé M. Djoudi. Il estime également que le Président n'a pas annoncé de décisions claires ni de timing pour les réformes politiques. M. Miloud Chorfi, porte-parole du RND, nous a indiqué que le bureau du parti a exprimé sa totale satisfaction au discours du chef de l'Etat et annoncé que le RND prendra part aux ateliers politiques et mobilisera les citoyens autour de ces réformes. Sur le plan du principe, le MSP s'est réjoui de l'initiative du Président et a applaudi à la série de réformes voulues par tous. La fracture avec l'ensemble des autres partis, c'est le RCD qui l'opère en estimant que le Président n'a, à aucun moment, répondu à la jeunesse. Il estime qu'«aucun écho de l'exaspération populaire» n'a atteint le président de la République. Et, inversement, son propos ne s'adresse pas aux citoyens. Le RCD juge que le discours «a le mérite de couper court à toute spéculation sur les virtualités des réformes qui émaneraient de l'intérieur du système. La décantation se précipite […]».