Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, a annoncé mardi à Paris que des mesures importantes devant améliorer le cadre juridique de l'investissement en Algérie seront prochainement prises afin d'accompagner les opérateurs étrangers dans leurs investissements. «Le gouvernement s'attelle, à la lumière du dernier discours à la Nation du président Bouteflika, à la mise en place d'une véritable refonte du système juridique afin d'améliorer le climat des investissements et des affaires» en Algérie, a-t-il assuré lors d'une rencontre des représentants d'entreprises françaises et algériennes. Pour le ministre, qui s'exprimait lors d'une rencontre au siège de l'Agence française pour le développement international des entreprises (UBIFRANCE) en présence de Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et chargé de mission auprès du président Sarkozy, ces mesures devraient faciliter et prendre en charge les préoccupations des entreprises sur l'environnement juridique de l'investissement. Dans une précédente intervention, Philipe de Brauer, président de la commission internationale à la Confédération générale des PME françaises, avait qualifié le marché algérien de «potentiellement attractif». «L'Algérie est un pays à fort potentiel avec des ressources excédentaires pour 20 ans, un désendettement remarquable et un tissu économique en pleine expansion», a-t-il dit, espérant toutefois «un environnement réglementaire moins complexe». «Il ne faut pas décourager ces PME par un environnement réglementaire complexe qui ne pourra que freiner la dynamique des échanges, des investissements et du partenariat (à) ces PME attendent des règles simples, sûres et une certaine pérennité qui les assure et les rassure», a-t-il dit. M. Benmeradi a affirmé que l'Algérie œuvre à diversifier ses sources de revenus, basées actuellement à 98% sur les recettes d'hydrocarbures et que son économie demeure, de ce fait, «fragile». «L'Algérie est un pays qui est en train de se reconstruire», après avoir énormément souffert du terrorisme, a t-il lancé aux opérateurs français. Il a ainsi relevé que «nous avons certes de bons indicateurs macroéconomiques, mais des insuffisances en termes de création d'emplois et de richesses», expliquant que c'est la raison pour laquelle des «corrections» ont été apportées (par les pouvoirs publics) pour faire en sorte que les investissements profitent également à l'économie nationale. M. Raffarin a, de son côté, estimé que l'avenir de l'Europe, c'est sa relation avec l'Afrique. Dans cet espace euro-africain, il y a une charnière : c'est l'Algérie et la France. C'est une articulation fondamentale. Pour l'ancien Premier ministre français, la relation entre l'Algérie et la France est «géostratégique et fondamentale». «C'est pour cela que je me suis engagé, à la demande du président de la République, sur ce dossier de missions spécifiques (à) et l'Algérie est notre partenaire de premier plan en Méditerranée», a-t-il dit. Il a estimé que le «pas considérable» déjà franchi en matière de partenariat avec l'Algérie finira par un «succès» qui impliquera aussi les PME (des deux pays), à l'occasion du prochain Forum de partenariat Algérie-France (29-31 mai à Alger). Le directeur général d'UBIFRANCE, Christophe Lecourtier, a noté qu'«au-delà des relations d'Etat à Etat, il existe une véritable communauté d'intérêts pour les entrepreneurs des deux pays et une capacité unique à nouer des relations d'affaires» basées sur les intérêts mutuels.