Photo : Horizons «La demande en gaz en Algérie se situera autour de 50 et 60 milliards de m3, à l'horizon 2018 », a annoncé l'agence de régulation CREG en présentant hier son programme indicatif d'approvisionnement pour la période 2009-2018. Ce niveau de consommation est « l'équivalent de deux pays réunis, l'Espagne et la Turquie », ajoute le rapport qui fait état de trois scénarios de projection de la demande, une croissance forte, une croissance moyenne et enfin une croissance basse. Ainsi si l'on retient un rythme de croissance de la consommation annuelle estimé à 6,6 %, ce qui est une hypothèse moyenne, la demande en gaz sera de l'ordre de 54 milliards de m3, ajoute le rapport de la Commission de régulation (CREG). L'élaboration de ce document qui intervient annuellement est le quatrième du genre, précise M. Nadjib Othmane, patron de la CREG. Il permet de cerner les besoins et de prévoir leur satisfaction. Ces projections ont été validées par le Comité de concertation sur les investissements dans le secteur à la suite de ses deux réunions en date du 30 mai et 27 juin derniers puis approuvé par aussi bien le comité de direction de la CREG, le 29 juin dernier, que le ministère de l'Energie, le 18 juillet 2009. La croissance de la consommation de gaz dépend de plusieurs paramètres telle la croissance de la population qui implique une demande supplémentaire en gaz, le secteur industriel, les besoins des centrales qui produisent l'électricité. La clientèle industrielle passera d'un niveau de consommation de 10,6 milliards m3 en 2009 à 30 milliards en 2018, avec un taux de croissance annuelle de 11 % due «à l'apparition de nouveaux projets pétrochimiques». Quant à la consommation publique, elle sera tirée par les différents programmes de développement du gaz. Ces derniers ont nécessité, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes présidentiels, des « concours financiers de l'ordre de 350 milliards DA depuis 2001 à ce jour», a précisé M. Saïdani, directeur de GRTZ, une des filiales de transport de gaz de Sonelgaz. Les centrales électriques enregistreront pour leur part une baisse de croissance (2,4%) en raison de « l'intégration du cycle combiné » qui présente une meilleure efficacité énergétique, explique le directeur de la planification à la CREG. Le ministre de l'Energie et des Mines, qui a assisté à la présentation de ce rapport, a considéré que ce dernier, à travers les nouveaux instruments de modélisation qui ont été adoptés récemment, « introduit plus de transparence » et permet « d'affiner les prévisions pour une meilleure satisfaction de la demande ». La croissance de la demande intérieure n'aura également «aucune incidence sur les programmes d'exportations (de gaz) » sachant que les projections prennent en compte la demande locale qui est « prioritaire » dans l'agenda du ministère et du gouvernement, dira le ministre de l'Energie. En attendant de le voir passer en deux ou trois années, à 53 % comme le stipule le programme présidentiel, le taux de raccordement en gaz naturel en Algérie est de 43 %, soit le plus «avancé dans la région», à part l'Italie et les Pays-Bas qui «ont une tradition gazière bien ancrée». Mieux, «ce taux est de 100 %», ajoute M. Khelil, si l'on prend en considération le GPL. «Il n'y a pas de foyer sans gaz en Algérie», rassure-t-il.