Le programme indicatif d'approvisionnement national en gaz naturel pour la décennie 2009-2018 a été présenté hier par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG), au siège du ministère de l'Energie et des Mines. Selon les données rendues publiques, trois scénarios ont été établis : fort, faible et moyen. Selon le scénario fort, la demande en gaz naturel passera de 26,6 milliards de mètres cubes en 2008 à 62,92 milliards de mètres cubes en 2018, avec un rythme d'évolution annuel moyen de 11,3% entre 2008 et 2013 et de 6,7% entre 2013 et 2018. Il faut rappeler que la consommation nationale de gaz naturel pour la période 1998-2008 a évolué avec un taux de 4% en passant de 18,2 milliards de mètres cubes à 26,6 milliards de mètres cubes. Le scénario fort prévoit le lancement de plusieurs projets industriels et un fort développement du secteur de l'habitat. Selon le scénario faible, le rythme de croissance annuel moyen de la demande serait de 6,6% avec une demande qui passera de 26,6 milliards de mètres cubes en 2008 à 50,48 milliards de mètres cubes à 2018. Selon le scénario moyen, la demande évoluera à un taux de 7,4% par an en passant de 26,6 milliards de mètres cubes en 2008 à 54,22 milliards de mètres cubes en 2018. En résumé, selon la CREG, la consommation nationale de gaz naturel se situera à l'horizon 2018, entre 50 et 60 milliards de mètres cubes, ce qui serait l'équivalent de la consommation en 2007 de l'Espagne et de la Turquie réunis. La plus grosse part de cette évolution de la demande est concentrée dans le secteur industriel, avec notamment les nouveaux projets pétrochimiques. La consommation en gaz de la clientèle industrielle passera de 10,6 milliards de mètres cubes en 2009 à 30 milliards de mètres cubes en 2018, avec un taux de croissance de 11%. La consommation de la distribution publique (résidents et artisans) va passer de 5,7 milliards de mètres cubes en 2009 à 9,1 milliards de mètres cubes en 2018. Le taux de croissance pour la consommation des centrales électriques est considéré comme faible sur la période avec 2,4%. Selon la CREG, ce serait dû à l'intégration du cycle combiné qui présente une meilleure efficacité énergétique. Questionné sur les effets que pourrait avoir cette croissance de la demande sur les exportations de gaz naturel, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a indiqué que « dans l'établissement des exportations, nous tenons compte de la demande nationale et la satisfaction de la demande nationale reste prioritaire ». A propos de la distribution publique du gaz naturel, le ministre a rappelé que le taux de pénétration est actuellement de 43% et qu'il passera à 57% d'ici deux à trois ans. L'enveloppe consentie par l'Etat pour la distribution du gaz depuis 2001 serait de 350 milliards de dinars, selon le responsable de la société algérienne de Gestion du réseau de transport du gaz (GRTG).